lundi, décembre 23, 2024
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Préserver la nuit

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Pour la troisième année consécutive, l’Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturnes (ANPCEN) organise le concours « Villes et villages étoilés ». Une initiative qui vise à promouvoir la qualité de la nuit et à réduire la pollution lumineuse dans chaque commune française.

La France compte 9 millions de lampadaires. 9 millions de points lumineux qui éclairent l’espace public chaque nuit. Ils consomment quotidiennement l’énergie produite par une centrale nucléaire.

Partout, en France, mais aussi dans tous les pays dit développés, les nuits ne sont plus que parcellaires. A Paris, la Tour Eiffel s’illumine chaque nuit de 30.000 ampoules chaque heure. Dans le quartier de la Défense, à l’ouest de Paris, les tours sont éclairées toute la nuit.

Les rues, les autoroutes, les places publiques et les monuments scintillent de mille feux.

Décorer, rassurer, sécuriser, cette débauche de lumière a un coût : 732 millions d’euros annuels. A l’échelle d’une commune, l’éclairage public représente environ 23% du budget de la collectivité.

Vu du ciel, le planisphère est clairement divisé en deux. L’hémisphère Nord, et particulièrement en Europe et en Amérique du Nord, c’est un amas lumineux très dense qui rayonne dans la nuit. En 1970, un homme lancé dans l’espace n’aurait vu qu’une planète plongée dans la quasi obscurité.

C’est l’un des effets pervers de notre société moderne. En 40 ans, les éclairages des villes se sont démultipliés, déraisonnablement… La nuit n’existe plus… Ou presque. Et avec elle, c’est tout l’environnement qui en est perturbé.



© www.hubertreeves.info

Car depuis la nuit des temps, la vie terrestre est rythmée par l’alternance du jour et de la nuit. En moins de cinquante ans l’homme aura bouleversé cette alternance par une utilisation anarchique et disproportionnée des éclairages publics.

Si les astronomes sont les premiers à se plaindre de cette pollution qui perturbe leur travail, la faune et les écosystèmes sont aussi chamboulés.

Les oiseaux migrateurs qui se déplacent la nuit, en viennent à confondre les points lumineux avec les étoiles. Ils finissent parfois leur vol dans les immeubles ou les baies vitrées des tours de nos villes.

Les insectes, qui représentent 80% des espèces animales paient également un très lourd tribu à l’éclairage artificiel. En une nuit, chaque lampadaire allumé attire 150 insectes qui viennent se griller sur les ampoules ou deviennent des proies aisées pour des prédateurs.

L’éclairage artificiel représente la seconde cause de mortalité des papillons nocturnes. On dénombre environ 4500 espèces de papillons nocturnes contre 260 espèces diurnes : l’impact sur la diversité n’est donc pas anecdotique.

Autre conséquence sur ce trop plein de lumière : la sécurité des personnes et les accidents routiers.

Un éclairage mal conçu et surpuissant peut donner une sensation de sécurité sans pour autant la garantir. Plusieurs études sérieuses ont permis de vérifier qu’on ne pouvait pas démontrer les effets sécuritaires de l’éclairage. 80% des cambriolages ou des vols avec agression a lieu en plein jour.

Sur la route, l’éclairage n’est pas un gage de sécurité non plus. Au contraire la diminution progressive de la luminosité peut inciter au ralentissement. Les passages piétons, ronds points, carrefours dont l’éclairage est isolé sont mieux perçus que noyés dans un halo lumineux continu.

Des solutions alternatives existent pourtant. Il faut repenser l’éclairage de nos villes, adapter les matériels, développer les systèmes de détection… Ces solutions sont de plus rentables car rapidement remboursées par les économies d’énergie. Mais leur mise en place nécessite une prise de conscience du problème par la population et ses élus.

C’est donc pour inciter des aménagements innovants en matière d’éclairage public que le concours 2011 des « Villes et villages étoilés » est lancé. L’an dernier se sont 64 communes qui ont été labellisées pour leurs efforts en faveur d’une meilleure qualité de la nuit et leur réduction de la pollution lumineuse

Tous les détails de l’opération sont à retrouver sur le site de l’Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturnes (ANPCEN).

« L’environnement nocturne est un enjeu de développement durable; il peut et doit être préservé, y compris pour des raisons éthiques et esthétiques. »

Les juniors du développement durable : des écoles éco-citoyennes à Bordeaux

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Cela fait maintenant 10 ans que la CUB, la Communauté Urbaine de Bordeaux, accompagne les écoles de son territoire dans des projets concrets de développement durable. Un travail qui concerne tous les élèves des écoles, mais aussi les établissements accueillant des enfants souffrant d’un handicap.

Les 27 communes de la communauté urbaine bénéficient ainsi du dispositif baptisé « Les Juniors du Développement Durable ». Un programme qui se décline en trois grands types d’actions.

Des actions de sensibilisation sont ainsi proposées à toutes les classes. Il peut s’agir d’une visite d’un centre de tri, d’une usine d’incinération ou de traitement de l’eau… mais aussi d’une découverte de la Maison de l’Eau ou d’un parcours sur le thème des transports en commun ou de la qualité de l’air.

Les élèves peuvent aussi visiter le Marché d’Intérêt National et rencontrer des professionnels de l’alimentation pour découvrir les aspects sanitaires et économiques de la nutrition ainsi que le marché du frais.

Plus nature, un parcours axé sur l’observation et la compréhension des différents paysages est également proposé. Les élèves découvrent comment la Garonne a façonné la campagne bordelaise, ainsi que la part de l’intervention humaine dans la transformation de ces paysages.



gérer ses déchets / © Juniors du développement durable

Autre actions proposées par « Les Juniors du Développement Durable » : des actions de projet. Il s’agit là pour les classes de monter eux-mêmes un programme autour du développement durable qui débouchera sur une réalisation concrète pendant l’année scolaire. L’action peut toucher à la biodiversité, à l’eau, ou encore être un travail autour des déchets, de l’aménagement d’un jardin, ou encore être en lien avec la ville elle-même.

C’est ainsi que des écoles ont déjà mené des réflexions sur leur environnement sonore… D’autres ont travaillé sur la qualité de l’air et son implication dans des champs tels que la musique, le domaine de la langue ou les arts visuels.

Une autre équipe enseignante s’est donné comme but de sensibiliser les enfants aux économies d’énergie et à la défense de l’environnement à travers l’utilisation pratique de l’énergie solaire. Un travail qui leur a permis de construire un four solaire, mais aussi d’échanger avec une école du Sénégal. L’occasion pour les enfants d’être sensibilisés à la manière de consommer l’énergie dans certaines régions d’Afrique en comparaison avec notre société.

Comment mieux se déplacer en ville a également été le travail d’une école de la région bordelaise. En faisant prendre conscience aux élèves de l’intérêt de limiter les déplacements utilisant des énergies polluantes, les classes ont élaboré un plan de déplacements autour de l’école en tenant compte des réflexions des élèves. Energie, pollution, éco-mobilité sont ainsi des concepts intégrés à la réflexion de ces jeunes écoliers.



préserver l’eau / © Juniors du développement durable

Pour cette rentrée 2011-2012, un autre axe de travail est proposé : « Les Juniors philosophent ». L’objectif n’est pas d’intégrer la philosophie aux enseignements du primaire sur le modèle du lycée… Pas du tout… L’idée est plutôt de prendre appui sur les expériences d’ateliers à visée philosophique développées notamment ces dernières années à l’étranger et en France, pour proposer un mode de réflexion et de questionnement original à de jeunes enfants. Les démarches proposées seront adaptées aux âges des enfants pour les aider dans leur cheminement intellectuel.

Pour ces actions plus philosophiques, comme pour celles plus concrètes liées au développement durable, les équipes enseignantes bénéficient de l’appui d’intervenants spécialisés pour prendre en charge tout ou partie des projets envisagés.



Eco-mobilité, éco-construction, éco-consommation, écosystème, écocitoyenneté…
des thématiques intégrées à la pédagogie de bon nombre d’établissements scolaires de la communauté urbaine de Bordeaux grâce donc à ces « Juniors du Développement Durable » dont ont bénéficié l’an dernier plus de 12000 écoliers girondins.

Pour découvrir en détail les actions proposées ou pour vous lancer dans ces démarches « éco-pédagogiques », rendez-vous sur le site des Juniors du Développement Durable.

Semaine Européenne de la Mobilité

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Covoiturage, marche à pied, vélo, autopartage, ou transports en commun… Nos déplacements urbains prennent aujourd’hui des formes de plus en plus variées, plus économique et moins polluantes… Les alternatives au « tout voiture » existent. Et elles méritent d’être célébrées.

C’est tout l’enjeu de la « Semaine Européenne de la Mobilité » qui se tiendra du 16 au 22 septembre. L’occasion, pour tous, de réfléchir aux modes de transports les plus adaptés à chacun de nos trajets.

Nous sommes plusieurs dizaines de millions à nous déplacer chaque jour pour nous rendre au travail, à l’école, faire nos courses, rendre visite à des amis. Nous passons de plus en plus de temps dans les transports.

En moyenne, il nous faut 27 minutes par jour pour nous rendre à notre travail. Mais nous sommes 1 sur 5 à subir plus d’une heure et demi de trajet aller… Et autant le soir. Et l’étalement urbain a aggravé ce phénomène au fil des décennies.

La question de la mobilité urbaine est donc l’un des grands enjeux environnementaux actuels. En France, le secteur des transports est fortement responsable de l’accroissement de la consommation d’énergie, des émissions de polluants et de gaz à effet de serre.

Il y a donc matière à se pencher sur la question de nos déplacements quotidiens.

Durant cette Semaine Européenne de la Mobilité, collectivités locales, réseaux de transports, entreprises, services publics, associations, et établissements scolaires vont organiser de nombreuses manifestations dans toute la France pour promouvoir ces modes de transports « doux ».

Mille et une façons de bouger autrement seront à découvrir, ou redécouvrir un peu partout en France…

La marche à pied et le vélo ont le vent en poupe !

Deux alternatives pour les trajets cours qui n’émettent aucun gaz à effet de serre…. Et qui s’avèrent en plus bon pour la santé…

Mais pas toujours facile de se frayer un chemin au milieu des voitures… Pistes cyclables, vélo en libre services, zones 30 sont autant de d’aménagements qui se développent un peu partout…

Le vélo gagne un peu de terrain chaque jour… Avec 3 millions de vélos vendus chaque année, la France compte aujourd’hui 5 vélos pour 100 habitants, et 32 systèmes de vélos en libre service fonctionnent sur le territoire…

On partage le vélo… mais aussi la voiture… !

L’auto partage prend doucement son essor… Plus économique et écologique que la voiture individuelle, la voiture partagée remplace entre quatre et huit voitures privées. Ce qui permet d’économiser jusqu’à 1,2 tonnes de CO2 par usager, soit à peu près 60 % de ce que l’on rejette en moyenne par an en se déplaçant !

Voiture toujours mais coté coopération… Le covoiturage, apparu dans les années 80, connaît un essor important avec la prise de conscience environnementale et la crise économique… Déplacement alternatif, écologique, social et au coût moindre, il concerne environ 3 millions de personnes actuellement. Plus de 200 services de covoiturages existent en France….

La convivialité au service de la planète et du porte-monnaie…



Le transport collectif, au développement chaotique dans certaines régions, mais à la pointe de l’innovation ailleurs, reste le chantier le plus lourd à développer…

L’Etat a mis en orbite un programme de développement des transports en commun en site propre pour 2013. L’objectif étant de réduire de 20% les émissions de CO2 du secteur des transports à l’horizon 2020.

1800 km de nouvelles voies devraient être mise en service en 15 ans.

Transports à la demande, éco-conduite, véhicule propre ou éducation, les manifestations organisées sur tout le territoire couvrent un large éventail de thèmes… à découvrir en détail sur le site de la Semaine Européenne de la Mobilité.

Une rentrée scolaire écolo

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Tout doucement, les vacances tirent à leurs fins… Il va falloir penser à rentrer… Et pour les plus jeunes, commencer à se mettre en jambes pour reprendre le chemin des salles de classes…

Et qui dit rentrée scolaire, dit cartable et fournitures scolaires… Des fournitures qui, on le sait, sont des véritables produits de consommation courante… Mais qui peuvent aussi ne pas être totalement inoffensives… Elles peuvent contenir des produits nocifs pour la santé et pour l’environnement… Solvants, métaux lourds ou encore conservateurs peuvent entrer dans la composition des cartables, cahiers et autres stylos…

Selon [l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur>http://www.air-interieur.org/oqai.aspx], les études menées sur la pollution de l’air dans les écoles montrent que la concentration des polluants est généralement plus importante dans les classes qu’à l’extérieur. Et cette mauvaise qualité de l’air intérieur peut influencer la santé des occupants, enfants comme enseignants : maux de tête, irritation des voies respiratoires, des yeux, ou de la peau.

Les conséquences peuvent être de l’inattention, un état de somnolence, ou à l’inverse une hyperactivité.

Les responsables de cet air vicié : tous les outils utilisés dans les salles de classes, du cartable au tableau, en passant par la gomme ou les feutres…

En nous interrogeant sur nos choix d’achats, nous prenons conscience de notre responsabilité d’acheteur et de notre pouvoir de choix ! Il faut donc définir nos critères d’achat, et dans l’offre commerciale existante, repérer les signes, les logos, les arguments, qui ont une légitimité environnementale ou sociale et qui garantissent l’effet recherché.

Difficile toutefois de s’y retrouver lors de l’incontournable corvée des courses de rentrée… Dans la jungle des rayonnages des supermarchés, liste des fournitures en main, ce n’est pas forcément les détails des produits contenus dans nos achats que nous regardons en priorité…

Alors pour faire le choix de fournitures éco-responsables, c’est le Conseil Général de Gironde qui nous vient en aide cette année, en partenariat avec l’ADEME… Depuis 2007, il mène des campagnes de sensibilisation pour favoriser des pratiques d’achat, saines et durables.

Et dans le cadre de son Agenda 21 local, le département édite cette année un guide pratique pour réaliser ses achats de rentrée en privilégiant les produits préservant la santé et l’environnement.

Des colles sans solvants, des stylos en plastique recyclé, des surligneurs sans vernis, des gommes sans PVC, des peintures à l’eau… les alternatives aux produits classiques existent.

Pour les cahiers, le choix se portera sur les modèles à spirale ou brochés en évitant soigneusement les cahiers collés. Les stylos seront en bois certifié « gestion durable des forêts », tout comme les crayons… Les feutres seront à l’eau et sans parfum…

La règle, le taille-crayon et le petit matériel seront sans chlore, en métal, en bois, ou en plastique recyclé…

Enfin le cartable sera aussi soigneusement sélectionné… Résistant et confortable, il devra lui aussi ne pas comporter de matières toxiques… De plus, en le choisissant robuste, il pourra être utilisé plusieurs années et ainsi économiser de l’argent et de la matière…

Pour mieux se repérer dans les allées des supermarchés, il faudra suivre les labels officiels. Ils garantissent la qualité du produit et son impact environnemental minimum. Ils limitent aussi l’utilisation de produits toxiques pour l’environnement et la santé…

Attention enfin aux offres promotionnelles alléchantes ou les modèles fantaisie, la plupart du temps guère compatible avec le souci environnemental.

Ces différents choix écolo responsables permettront de composer un cartable sain pour l’air ambiant comme pour la santé des enfants… Et si l’on y rajoute un peu de vigilance sur le poids de ce cartable, en collaboration avec le corps enseignant, c’est le dos des élèves qui sera également préservé.

Economiser l’’eau : des habitudes à prendre pour faire face aux enjeux de demain

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Réduire sa consommation d’eau en modifiant un peu ses pratiques domestiques quotidiennes, rien de plus facile à faire. Des gestes simples, à la cuisine ou à la salle de bain, permettent d’économiser un peu sur sa facture. Le plus difficile est de transformer ces gestes en habitudes totalement intégrées.

Et comme beaucoup de bonnes résolutions, il est plus délicat de parvenir à un résultat seul alors qu’au sein d’un groupe, l’émulation peut permettre d’installer dans le temps ces réflexes citoyens.

C’est dans cette optique que s’est déroulée l’opération « Péserv’eau » menée par l’association bretonne « La Passiflore« . Durant un an, une centaine de foyers du Pays de Fougères, en Ile et Vilaine, se sont engagés sur une expérience de maitrise de leur consommation d’eau.

Un engagement longuement préparé en amont par l’association qui a déjà une longue pratique de ce genre d’opération… Une expérience similaire avait déjà été réalisée autour de la gestion des déchets…

Après un long montage financier et opérationnel, entamé en janvier 2009, les bénévoles de La Passiflore sont d’abord allé à la chasse aux volontaires afin de recruter les foyers motivés pour se lancer dans l’aventure… Un recrutement qui s’est fait sur les marchés, dans les magasins bio, ou dans les forums d’associations.

Ces foyers témoins se sont ensuite prêtés à un vaste « remue-méninge » afin d’établir un catalogue de gestes et d’idées efficaces pour économiser et préserver la qualité de l’eau à la maison. Une étape essentielle pour qu’ils s’approprient totalement l’expérience.

Au final, c’est un catalogue de 109 gestes qui a ainsi été élaboré.

Tout au long de l’année 2010, les foyers-témoins ont relevé une fois par mois leur compteur ainsi que le nombre de nuits passées au foyer. Ils ont également noté le nombre de douches, de chasses d’eau, de tournées de lave-vaisselle ou de lave-linge… des données qui permettront d’analyser les divers usages de l’eau et de quantifier l’efficacité des différents gestes d’économie.

Des visites diagnostics ont également eu lieu chez les participants à l’opération. La salariée de l’association est notamment venue dénombrer les points d’eau du foyer, ainsi que les équipements d’économies d’eau. Mesure de la pression, état des équipements, fuites d’eau, tout a été passé en revue… Et des conseils sur les gestes à mettre en pratique ont été rappelés…

En parallèle, les volontaires ont pu participer à différentes animations, sorties, rencontres, afin de se sensibiliser un peu plus à la valeur de l’eau. Découverte des zones humides, visites de station d’épuration, conférences, autant de moments destinés à développer chez eux une culture de la préservation des ressources en eau.

Le bilan de cette année de nouvelles pratiques est plutôt positif. Les foyers témoins ont consommé sur un an 70 litres d’eau par jour et par personne, quand la moyenne nationale se situe entre 130 et 150 litres. A noter tout de même qu’avant l’opération, les habitants du Pays de Fougères étaient déjà en dessous de cette moyenne nationale avec 108 litres d’eau consommée.

Pour la moitié des participants, la baisse de consommation sur un an est d’au moins 14%. Certains ont même pu réduire leur consommation de 30% !

Au-delà du bilan quantitatif, cette expérience inédite a été l’occasion de rencontres variées et d’expériences nouvelles.

Les foyers témoins ont porté la bonne parole à leurs proches, certains en sont même venus à animer des ateliers autour de l’eau… Les plombiers locaux se sont mués en conférenciers, les élus ont testé en grandeur nature une initiative citoyenne et le monde enseignant a intégré le projet dans les démarches pédagogiques. Et le mélange des générations a permit de confronter les différentes pratiques.

Un bilan presque idyllique au sein d’une région déjà largement sensibilisé à la préservation de la ressource… Car si le Pays de Fougères est une région où l’on a une impression d’abondance, les cours d’eau sont pourtant au plus bas en été. Et l’eau n’est pas toujours disponible pour les besoins courants. Les arrêtés sécheresse de la préfecture reviennent chaque année…

C’est maintenant sur le long terme qu’il faudra évaluer l’opération « Préserv’eau » pour voir comment les pratiques ont évolué et se sont pérennisées. Mais l’expérience mérite d’essaimer au-delà de ce coin de Bretagne. La démarche peut être exportée pour transformer en habitudes les petits gestes quotidiens, et ainsi faire face aux enjeux de demain.

L’EAU, UN DEFI MONDIAL

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Alors qu’elle représente les deux tiers de la surface du globe, l’eau n’est pourtant pas une réalité pour tous. Près d’un habitant de la planète sur 5 n’a pas accès à l’eau potable, et 40% de la population mondiale, soit 2 milliards 600 mille personnes, n’ont pas accès à un système d’assainissement des eaux usées.

L’enjeu pour la planète est donc de réduire cette inégalité face la source première de vie sur terre.

Car l’eau douce, qui n’est pas inépuisable, ne représente que 2,5% des réserves de la planète. Dans les pays ou le manque d’eau est criant, comme en Afrique sub-saharienne par exemple, le risque de décès par diarrhée d’un nourrisson est 500 fois plus élevé que dans un pays développé. Les femmes et les filles, souvent chargée des corvées d’eau, sont les premières victimes du manque d’eau.

L’activité économique influe également de manière négative sur les ressources en eau. L’agriculture absorbe à elle seule 70% de l’eau prélevée, alors que 8% seulement alimente la consommation domestique. En un siècle, nous avons multiplié par six notre consommation d’eau, soit le double de la croissance démographique.

Dans le même temps, les investissements privés dans les services de l’eau sont en recul. Un comble, car « l’eau pour tous » suppose d’aller la chercher, de la traiter, de l’acheminer et de l’évacuer. Un problème pourtant simple mais qui coûte très cher en investissement et en entretien. La sécheresse est aussi une des causes majeures de la crise alimentaire de plusieurs pays d’Afrique de l’est, notamment.

Déforestation, surexploitation des pâturages et non gestion des lacs sont des facteurs de nature à aggraver cette situation.

Enfin, neuf catastrophes naturelles sur dix sont liées à l’eau et résultent d’une mauvaise utilisation des sols, et deux personnes sur cinq vivent aujourd’hui dans des zones susceptibles d’être inondées.

C’est donc à ce constat que les états doivent maintenant s’attaquer.

L’ONU s’est fixé des objectifs ambitieux : réduire de moitié, d’ici 2015, le nombre de personnes privées d’eau potable. Si rien n’est fait, si les états ne s’en tiennent qu’au constat sans porter leurs efforts d’investissement sur la bonne gestion de l’eau, la grande majorité des pays du monde sera confronté à de graves pénuries dans une génération.

C’est pour demain.

Un tram aérien à Rio

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La ville de Rio vient tout juste d’inaugurer son tramway aérien. Une prouesse au niveau technologique, réalisée dans un milieu fortement escarpé, et qui se traduit par des télécabines semblables aux téléphériques de montagne. Il a fallu placer 24 pylônes pour soutenir le passage quotidien de 152 cabines qui doivent desservir six gares en tout.

C’est vrai que quand on pense aux télécabines, on pense plutôt aux paysages de montagnes. Ce n’est pas une coïncidence, puisque l’entreprise qui a réalisé cette infrastructure, c’est Poma, est une entreprise basée à Voreppe, près de Grenoble. Elle tient son nom de Pomagalski, un ingénieur d’origine polonaise qui fut l’un des pionniers dans la conception de remonte-pentes, dès les années 30. Avec le boom des sports d’hiver, l’entreprise Poma a grossi et elle est devenue l’un des leaders mondiaux des systèmes de transport par câble. Son directeur commercial Christian Bouvier expliquait dans les colonnes du journal La Croix pourquoi les villes pouvaient être séduites par les trams aériens. Selon lui, « en ville, la réalisation d’un téléphérique peut constituer une solution de facilité pour des trajets nécessitant un franchissement. La réalisation d’un pont ou d’un tunnel coûte beaucoup plus cher» [que les câbles du tramway aérien.]
La société française Poma n’en est pas à son coup d’essai, puisqu’elle a déjà équipé Medellin en Colombie, Taipei à Taiwan et Manhattan à New York.

Son dernier chantier de Rio s’élève à 20 millions d’euros.

Dans la capitale économique du Brésil, c’est la volonté de l’ancien président Lula qui a fait avancer le projet.

Le « métrocâble » pourra hisser en 17 minutes 3000 personnes par heure des quartiers pauvres d’Alemao jusqu’au centre de Rio, un trajet qui se faisait jusqu’à maintenant en 1h30.

Les collines et les favelas enclavaient complètement ces quartiers, et le but de ce tramway aérien est bien de casser cette situation, à l’orée des Jeux Olympiques et de la coupe du monde de foot.

D’ailleurs les effets positifs ne se sont pas fait attendre, car les travaux de construction des gares ont fait fuir les trafiquants implantés sur les collines surplombant le quartier d’Alemao.

Bibliothèques, écoles et services sociaux, les services publics sont réapparu avec ces travaux, ce qui veut dire pour les habitants que l’état est de retour.

Cette technologie du tramway aérien a été choisie pour sa vitesse et sa régularité, mais aussi car elle est la plus adaptée à cette topographie, et qu’elle a peu d’impact sur l’environnement, car elle ne rejette quasiment pas de CO2 par nombre de passagers.

En France, un projet de grande envergure est envisagé en Haute Savoie. Une association, Age 21, milite pour la mise en œuvre d’un tram aérien entre la Balme de Sillingy et Annecy, deux communes distantes de 15 km. Pour l’instant, cette association fait du lobby auprès des élus et tente de rallier la population à son idée. Si ce projet se faisait, ce serait le premier tramway aérien de cette ampleur à voir le jour en Europe.

L’écotaxe poids lourds remise en route difficilement

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Par sa décision du 24 juin dernier, le conseil d’état a validé la mise en place de l’écotaxe poids lourds.

Cette éco-redevance est issue du grenelle de l’environnement. Elle a pris déjà beaucoup de retard, à tel point que des associations écologistes pensait qu’elle ne serait jamais mise en place.

Olivier Louchard, coordinateur du Réseau Action Climat France, avait été écarté de toute concertation depuis la fin du grenelle…chez France Nature Environnement, on pensait carrément que l’abandon de l’écotaxe était un nouveau cadeau fait aux transporteurs routiers : ils sont mécontents de devoir payer 12 cents par km pour chacun de leurs poids lourd qui roule sur le réseau routier hors des autoroutes.

L’objectif, c’est de réduire le trafic des camions sur les nationales et les départementales.

Techniquement, les camions seront repérés grâce à un système de télépéage. Financièrement, l’Etat compte sur 800 à 900 millions d’euros par an de cette redevance, une rentrée d’argent bienvenue en temps de crise.

Mais contrairement à ce que pensent les écologistes, le retard de sa mise en place pourrait être due non pas à un cadeau fait aux transporteurs routiers, mais plutôt à des problèmes de déontologie.

Lors de l’attribution du contrat de ce partenariat entre l’Etat et la société italienne Autostrade, une question d’arrangement litigieux a été soulevée. Retour en arrière.

Le 8 février dernier, Autostrade est désignée pour s’occuper de cette éco-taxe, de A à Z, « pour une durée de 14 ans et la somme totale de 2 milliards d’euros. » Les concurrents Sanef, Siemens et Atos hurlent au conflit d’intérêt…

Selon elles, le ministre de l’époque Jean-Louis Borloo a été conseillé par une société, Rapp AG, qui avait déjà collaboré dans le passé avec Autostrade dans un projet de télépéage poids lourds en Autriche et en Pologne.

Or on ne peut pas conseiller techniquement un Etat ou d’une collectivité et l’aider à choisir l’entreprise prestataire de ce contrat.

Lorsque cette collaboration supposée litigieuse entre Rapp AG et Autostrade est révélée par les concurrents d’Autostrade, le tribunal administratif de Cergy Pontoise casse le contrat de partenariat, c’était le 8 mars.

Mais le ministère des transports veut que ce dossier avance, et il se pourvoit en cassation, avec Autostrade. Le ministère rejette l’existence d’un conflit d’intérêt.

Et sans surprise, le conseil d’état ne voit rien de litigieux là dedans. Selon ses membres, la collaboration entre Autostrade et Rapp AG à l’étranger a été ponctuelle, et je cite, « les éléments relevés par les sociétés requérantes ne suffisent pas à caractériser un défaut effectif d’impartialité de la procédure ».

Ce qui veut dire que le conseil d’état ne veut pas entendre parler de conflit d’intérêt, surtout pas pour ces collaborations à l’étranger qui ne représenteraient que 0,4 pour cent de l’activité de Rapp AG.

C’est donc Autostrade qui va toucher le juteux contrat de 2 milliards d’euros, pour cette écotaxe qui concerne tous les camions de plus de 3 tonnes et demi, soit environ 600 000 camions français et 200 000 étrangers dès lors qu’ils viendront encombrer les nationales et départementales.

Mais l’affaire n’est pas terminée, car l’un des plaignants, Sanef, groupe autoroutier de l’est de la France, crie à la corruption. Il a été entendu au mois de mai dans le cadre d’une enquête préliminaire par la Brigade de répression de la délinquance économique.

Sanef veut montrer qu’il y a tentative de corruption, et que le groupe a été approché par un lobbyiste qui a voulu se faire payer des pots de vin pour lui donner le contrat.

Pour l’heure, le ministère reste certain de son bon droit. Il donne surtout l’impression de vouloir mettre en place l’écotaxe le plus rapidement possible. Car un nouveau de cette écotaxe fait peur au gouvernement, qui voit encore s’éloigner le milliard d’euros annuel qu’elle doit faire rentrer dans ses caisses.

Cette écotaxe était déjà techniquement difficile à mettre en place, il ne faudra pas compter sur la justice pour accélérer les choses.

Eau potable : le grand gaspillage

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Toutes les 5 secondes, 190 000 litres d’eau sont gaspillés. C’est le constat que dresse 60 millions de consommateurs et la Fondation France Libertés qui lancent une opération de sensibilisation aux fuites sur les canalisations d’eau.

Chaque année, ce sont 1,3 milliards de mètres cubes d’eau qui partent dans la nature. Prélevées dans les rivières ou dans les nappes phréatiques, ces quantités, traitées inutilement, n’arrivent jamais à destination. Chaque jour, c’est 3,5 millions de mètres cubes d’eau qui disparaissent…

Sur les 900 000 km de canalisations existantes, cela représente près de 4 m3 par jour et par km de canalisation !

La faute à l’état du réseau de canalisations publiques.

75% de ces canalisations a plus de 40 ans… Et 30% d’entre elles en a plus de 50 ans !

La vétusté du réseau n’explique évidemment pas tout. Car tout dépend de l’entretien qui en est fait. Certaines villes ne laissent se perdre que 5% de leur eau, comme Rennes, par exemple, quand d’autres affichent des taux de perte de 40, 50, voire 60% de ce qu’elle prélève et traite ! Un gâchis formidable !

Afin de pouvoir remédier à cette saignée, une base de données a été mise en place par l’observatoire des services publics d’eau et d’assainissement. Géré par l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques, il permet entre autres de repérer le taux de perte en eau potable des différents réseaux du territoire.

Mais l’inscription des collectivités étant volontaire, vous aurez peut-être du mal à avoir des renseignements complets sur la commune qui vous intéresse. Sur les 36783 communes françaises, seules 5000 environ ont pris la peine de renseigner la base de données, soit moins de 15% ! Et seulement 20 des 100 plus grandes villes se sont pencher sur la question…

Pourtant, souligne l’association 60 millions, l’inventaire national du réseau d’eau doit être fait avant la fin 2013, comme le prévoit la loi Grenelle 2 de juillet 2010. Mais le décret d’application se fait attendre…

Cet inventaire doit permettre de dégager les moyens de financer l’indispensable rénovation du réseau. Une rénovation qui ne fait pas forcément grimper le prix du mètre cube d’eau… Certaines expériences locales en témoignent.

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Après avoir lancé en mars dernier l’Opération Transparence sur le Prix de l’eau, France Libertés et 60 Millions de consommateurs prolongent leur campagne en tentant de sensibiliser tous les particuliers à la préservation de l’eau. En ces temps de sécheresse, il s’agit de faire prendre conscience à chacun que l’eau est un bien que l’on ne peut plus gaspiller.

Vous pouvez vous aussi contribuer à plus de transparence dans la gestion de l’eau en France, en alimentant la base de données mise en place sur le site dédié . Vous pourrez aussi visualiser en temps réel, grâce à un compteur, l’ampleur des fuites dans le réseau… Vous trouverez également des outils pour demander à votre mairie de contribuer à l’effort de transparence.

Le temps de cette chronique, c’est plus de 6 millions de litres d’eau qui se sont perdus dans la nature !

Panne de courant pour la voiture électrique

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Trop dangereuses les batteries des voitures électriques ? Les révélations d’un chercheur provoquent la panique chez les constructeurs automobiles…

La semaine dernière dans le journal Le Monde, Michel Armand, chercheur au CNRS, dénonçait le fait que les batteries utilisées pour les voitures électriques en France nee soient pas assez sûres…

Tempête dans le landernau des constructeurs français, surtout pour Renault, à quelques mois de la commercialisation de sa Zoé… PSA tremble aussi, lui qui a déjà commencé à vendre ces citroën C zéro et Peugeot Ion…

Les craintes du chercheur françaisvisent la technologie choisie par PSA et Renault pour fabriquer leurs batteries lithium-ion…

Michel Armand, dr en électrochimie, travaille depuis 20 ans sur le sujet…il trouve trois inconvénients majeurs à ces batteries lithium Ion à cathode en oxyde manganèse…

Elles fonctionnent à un haut potentiel électrique, et une surcharge peut créer des risques d’incendie, voire d’explosion… en cas d’incendie, une batterie de ce type dégage des fumées fortement toxiques, notamment du fluorure d’hydrogène…Avec des conséquences graves si le véhicule se trouve par exemple dans un parking souterrain ;

Mais le risque peut aussi provenir d’un choc avec un objet contondant, qui en heurtant la batterie créé un court-circuit.

Enfin, l’usure de la batterie, en cas de vieillesse ou de surchauffe, peut elle aussi engendrer un incendie, comme cela s’est produit sur une voiture de la poste au mois de mai.

Le chercheur Michel Armand n’est pas le seul à sonner l’alarme : le ministère de l’écologie et du développement durable a publié au mois de juin un mémorandum là encore négatif.

Cette fois c’est la recharge des véhicules qui est visée…dans le rapport du ministère, il est écrit qu’il faudrait séparer de 15 mètres les points de rechargement des véhicules, ou mettre des parois coupe feu entre les véhicules en charge pour éviter tout incendie.

Les constructeurs rejettent ces critiques en bloc, et se défendent de proposer au public des véhicules qui présenterait le moindre risque.

Renault explique dans le nouvelobs qu’il a déjà mis sur le marché 10000 véhicules grâce à son partenaire japonais Nissan, et qu’aucun problème de sécurité n’a été rencontré.

Le constructeur français affirme que cette technologie de la cathode à oxyde de manganèse est le « meilleur compromis entre impératifs de sûreté et exigences économiques ». Selon les tests effectués par Renault, le risque d’émanation de fumées toxiques lors d’un éventuel incendie seraient très en dessous des normes admissibles.

On peut se demander pourquoi les risques seraient supérieurs à des appareils de notre quotidien, qui utilise cette même technologie ?

Parce que ces batteries de voiture comportent un très grand nombre de cellules, bien plus important que dans nos téléphones ou ordinateurs.

Voilà pourquoi l’institut national de l’environnement industriel et des risques, l’Ineris, émet lui aussi un avis négatif.

Son rapport sur le sujet conclue à la présence de risques électriques et chimiques de ces batteries.

Il parle de l’emballement thermique, un phénomène où lorsqu’une des cellules s’échauffe trop, des réactions chimiques en découlent, elles augmentent la chaleur, pour produire ensuite un incendie ou une explosion.

Mais PSA se défend de tout risque.

Les batteries de ses voitures électriques seraient protégées par un emballage physique, et contrôlées par un système de sécurité qui veille sur la tension des cellules, la température et le courant électrique dans la batterie.

A l’heure actuelle, la recherche n’a pas vraiment de solution miracle.

Le pamphlétaire dr en électrochimie Michel Armand prêche pour sa paroisse en préconisant la technologie au Lithium ion au phosphate de fer, à laquelle il a participé.

Mais elles pourraient aussi produire des émanations dangereuses d’acide fluorhydrique, les mêmes que l’autre technologie aujourd’hui mise en cause, selon PSA.

Certains réclament de nouvelles homologations de ces technologies, des labels de sécurité, en quelque sorte. Au vu de l’ampleur du doute créé dans l’opinion, les constructeurs vont certainement devoir faire de très gros efforts pour rassurer les futurs acheteurs de voitures électriques.