Le gouvernement britannique a donné son feu vert pour une nouvelle ligne à grande vitesse entre Londres et Birmingham.
« High Speed Two » (HS2), c’est le nom du chantier de cette future ligne, qui se prolongera par la suite vers Manchester et Leeds.
Elle va se connecter au tronçon existant dédié actuellement à l’Eurostar.
L’ouverture de HS2 est prévue pour 2026 ; Birmingham ne sera alors plus qu’à 50mn de Londres, pour 1h25 actuellement. A sa mise en service, ce sont quatorze trains d’une capacité de 1100 voyageurs chacun qui circuleront chaque jour sur cette ligne à 360km/h.
Pour la Grande-Bretagne, c’est un projet d’infrastructure très important, car actuellement son unique ligne à grande vitesse va du tunnel sous la Manche à Londres. Le premier ministre David Cameron en a fait son cheval de bataille, porteur de croissance et d’emplois. Le gouvernement prévoit 60 milliards d’euros de retombées supplémentaires pour l’économie sur 60 ans et souligne la nécessité du projet face à la saturation du réseau actuel.
Dans les colonnes du Nouvel Obs, John Longworth, le directeur général des chambres britanniques du commerce a déclaré que HS2 allait permettre au royaume uni de rattraper son retard dans le domaine des liaisons ferroviaires à grande vitesse.
Mais ce n’est pas l’avis de tous les sujets de sa majesté.
En effet, le coordinateur de l’une des campagnes anti-HS2, dénonce un projet monumentalement coûteux.
Et de plus, ce train à grande vitesse est considéré outre-manche comme un moyen de transport dédié aux classes les plus élevées de la société.
Autre opposant à ce projet, Douglas Williams, directeur du centre pour la recherche économique et commerciale, qui voit ce train à grande vitesse comme un bureau sur les rails destinés aux seuls hommes d’affaires.
L’association Stop à la deuxième ligne à grande vitesse juge que le gouvernement devrait plutôt investir dans les réseaux existants et les transports locaux.
D’autres opposants sortent la carte aéronautique, en soutenant qu’il vaudrait mieux investir dans le nouvel aéroport dans l’estuaire de la Tamise que défend le maire de Londres, Boris Johnson.
Face à cette bronca, le gouvernement Cameron tient bon. La seule critique pour laquelle il ait lâché un peu de lest est celle émise par les associations écologistes : contre l’argument invoqué de la dénaturation des paysages, le premier ministre a promis la construction de nombreux tunnels afin de préserver la campagne anglaise encore très épargnée par de si grandes infrastructures.
Des consultations publiques vont bientôt avoir lieu. Cela pourrait entraîner des recours en justice et retarder les travaux.
La deuxième partie du projet prévue va relier Birmingham à Manchester et à Leeds. Elle représente un gain de temps d’une heure entre Londres et Manchester, mais c’est une extension évaluée à 20 milliards d’euros.
Et pour la mettre en place, il faudra que la première partie du projet ait pu être menée à son terme.
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