mercredi, décembre 25, 2024
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Sommet de Rio, déjà 20 ans………

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A la tribune de l’amphithéâtre Boutmy, à Sciences Po en cette soirée du 30 janvier, un panel de personnalités expertes du développement durable tentent d’ouvrir des perspectives. Laurence Tubiana lance le débat, devant une salle comble, remplie d’étudiants qui semblent en attente d’un nouveau souffle pour l’avenir, en cette époque de récession et de piétinement des négociations environnementales. Quarante ans après le premier sommet de la Terre de Stockholm, jamais les données scientifiques et jamais le consensus n’auront été aussi clairs autour du constat de la dégradation de l’état des ressources naturelles, du climat, et de l’extension de la pauvreté extrême à 1,4 milliards d’habitants de la planète. Et pourtant, avance la directrice de l’IDDRI, « le système multilatéral est fatigué, les colonnes du Financial Times sont remplies de débats sur où va le capitalisme, le système doute de son futur : tous les fondamentaux sont à revoir ». A ses côtés, la directrice générale de l’IUCN, Julia Marton-Lefevre, pose l’équation de Rio+20 en balayant la multiplicité des enjeux posés par le « draft zero », diffusé le 10 janvier par les Nations Unies. « Que de nouveaux enjeux ! L’économie verte, l’énergie, la sécurité alimentaire, la gestion de l’eau, la croissance des villes, les produits chimiques, les déchets, l’équité sociale : comment intégrer ces lignes de force dans une vision holistique ? « . C’est à croire que Rio+20 ne sait plus où donner de la tête. Le texte de base des négociations à venir, The Future we want, ressemble à un catalogue à la Prévert, qui rappelle le fatras de mesures du Plan d’action et de mise en œuvre du développement durable dont le sommet de la Terre précédent de Johannesburg avait péniblement accouché en 2002.

Un cargo pollueur enfin dans les filets de la justice

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Le 15 février, la justice a condamné à 750 000 euros d’amende la compagnie maritime italienne SDS Navigation SRL pour dégazage sauvage en Méditerranée.

Une peine infligée par le tribunal correctionnel de Marseille pour cet armateur qui avait cru bon de laver ses cuves en mer au large de la Ciotat.

Les faits remontent au 23 avril 2010, les Douanes avaient alors constaté que la pollution s’étalait sur 22 km de long et 50mètres de large, alors que le SD Rain avait quitté le port de Fos sur Mer et faisait route vers la Turquie.

Le commandant du Cargo, Michele de Fina, a lui aussi été tenu pour responsable de cet acte et condamnée à 250 000 euros d’amende, qui seront payés à hauteur de 225000 euros par la compagnie.

Quant au navire, il avait été immobilisé par le parquet de Marseille alors qu’il rejetait des hydrocarbures à moins de 20 km des côtes françaises.

Dans ce genre d’affaires, rappelons que la peine maximale encourue est de 10 ans d’emprisonnement et de 15 millions d’euros d’amende.

Elle a donné lieu à un éclairage dans un article du Figaro très instructif sur la lutte contre la pollution maritime.

On y apprend que les douanes françaises se servent d’avions spécialisés pour aller au contact des cargos et vérifier qu’ils ne sont pas en train de rejeter des hydrocarbures dans l’eau.

Avant d’enclencher des poursuites, nous explique le Figaro, les douaniers doivent prendre les navires pollueurs en flagrant délit dans les eaux territoriales ou dans la zone de protection écologique qui, elle, est plus étendue.

La chasse aux pollueurs peut aussi se baser sur des détections à distance de nappes suspectes.

Le but étant d’arriver avant que ces nappes ne soient diluées, sans quoi la constatation ne peut pas être retenue par la justice.

Actuellement, c’est la route maritime entre Gênes et Barcelone qui serait l’objet de toutes les attentions des Douanes françaises.

Il faut savoir que le terme de dégazage serait impropre, et n’aurait plus cours dans ce type d’affaires. Les experts parlent maintenant de « rejet technique », qui sont en fait des rejets volontaires de résidus de propulsion. Le tout formant un agglomérat de boues d’hydrocarbures, de résidus de filtrages, d’eaux souillées issues des ballasts, de vidange de moteur ou de nettoyages de cuves.

Un cocktail vitaminé de premier choix pour la faune et la flore qui se délectent sûrement de ces fameux « rejets techniques ».

La France constate chaque année 200 rejets sauvages chaque année, selon le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage en Méditerranée. La raison principale qui pousse les compagnies à faire des dégazages sauvages, c’est le coût des dégazages dans les installations adéquates. Mais d’autre part, de nombreux ports ne proposent pas ces installations. Il ne faudrait donc pas se limiter à mettre la pression sur les navires délictueux, mais il faudrait aussi mettre à disposition les installations nécessaires pour que ces phénomènes deviennent anecdotiques. Car l’ensemble des dégazages sauvages mis bout à bout représentent une pollution plus importante que les marées noires pourtant bien plus médiatiques.

Apprendre à s’aimer de Pierre Pradervand (Éditions Jouvence)

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« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.

Comment voulez-vous aimer les autres si vous ne vous aimez pas vous-même ? Comment donner aux autres ce que l’on se refuse à soi-même ?

Bien entendu, certains esprits chagrins, ou mal informés, pourraient avancer une propension à l’égoïsme que de s’aimer soi-même, voire du narcissisme, en répondant à ce qui, pour Pierre Pradervand, auteur de l’ouvrage « Apprendre à s’aimer » édité chez Jouvence, s’apparente au problème psychologique numéro un de notre société.

Durant moins d’une centaine de pages, ce sociologue, écrivain, consultant et formateur, pose de simples questions et y apporte de simples – pas simplistes ! – réponses qui, selon lui, donnent la « clé d’une vie épanouie ».

Certes, il y a quelques développements dans ses réponses et, même, une bonne nouvelle : « Chacun de nous possède déjà en lui-même une capacité illimitée à aimer et à s’aimer ! »

Question fondamentale : « Qu’est-ce que l’amour ? »

Aimer, c’est vouloir le vrai bien de l’autre et de soi-même. Par autre, ce n’est pas seulement un proche, mon prochain, mais tout être animé et même inanimé, y compris notre planète Terre sans laquelle nous aurions quelque peine à survivre, clame l’auteur.

Sur ce dernier point, parmi d’autres, « Fréquence Terre » ne peut que marquer son accord !

Les firmes phytosanitaires ne pourront plus se défausser

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Agriculteurs et viticulteurs, les premières victimes des pesticides !

En effet, la France détient le triste record de premier consommateur européen de pesticides. Alors à l’avenir, les victimes de ces milliers de tonnes de produits phytosanitaires déversés sur les cultures pourraient être très nombreuses… Il y a déjà beaucoup de malades parmi les agriculteurs français, leurs salariés, leurs familles, leurs voisins.

Même si les premiers résultats de l’étude AGRICAN (Agriculture et cancer) qui sera menée jusqu’en 2020 sur les agriculteurs actifs ou retraités sembleraient montrer une sous-mortalité vis à vis du reste de la population…les pesticides sont déjà responsables de plusieurs décès dans le monde agricole.

Yannick Chénet, 43 ans, viticulteur en Charente-Maritime était atteint d’une leucémie qui avait été reconnue comme maladie professionnelle, après des expositions répétées aux pesticides. Il est décédé en janvier 2011. Frédéric Ferrand, 42 ans, viticulteur en Charente est décédé en décembre dernier d’un cancer de la vessie.

Alors les victimes ont décidé de briser la loi du silence et Paul François qui vient de gagner son procès contre le groupe MONSANTO est leur porte parole au sein de l’association phyto-victimes. Il explique dans cette chronique le combat qu’il mène avec ses confrères.

Pic de consommation non écologique !

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Après avoir mis en lumière la fragilité économique de la filière nucléaire, c’est au tour de l’hiver de démontrer l’extrême faillibilité du système électrique hexagonal, incapable de répondre à la multiplication des pointes de consommation. Chaque année, le système électrique français semble être pris en défaut par un évènement aussi incroyable que soudain : En hiver… il fait froid !

Le couple infernal « chauffage électrique/nucléaire » solidarise la consommation électrique avec la courbe des températures. Ceci ayant pour conséquence d’engendrer des pics de consommation nombreux dont l’amplitude est sans commune mesure avec ce que connaissent nos voisins européens.

A titre de comparaison, la pointe de consommation électrique est, en France, de 96 GW alors qu’elle n’est que de 80 GW en Allemagne pour une population de 17 millions d’habitants en plus. Économiquement, cette situation a pour conséquence l’obligation de développer des capacités de pointe et un réseau électrique totalement surdimensionné et ne fonctionnant que quelques jours par an.

En période de grand froid, la supposée « indépendance énergétique » de la France est mise à mal puisque notre pays est dans l’obligation d’importer massivement du courant d’Allemagne, de Suisse et d’Italie. Le risque de coupure n’est donc que la conséquence de choix énergétiques irrationnels faisant la part belle au nucléaire et au chauffage électrique censé écouler le surplus d’électricité produite…

L’homme à la carrure d’ours de Franck Pavloff (Albin Michel)

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« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.

C’est un roman de « terroir » particulier que « L’homme à la carrure d’ours » de Franck Pavloff édité chez Albin Michel.

Ici, pas question de vignes, de fermes dans la montagne, de grillons, de mistral, de lavande, ou, de sagas et de légendes auvergnates, ardennaises ou bretonnes, mais de « trous dans la banquise par où les phoques respirent. »

On est dans le Grand Nord, où des puits de mines ont été brutalement murés il y a plusieurs décennies, où sévissent des tempêtes polaires dévastatrices, où des fjords avaient été transformés en poubelles et des galeries souterraines bourrées de déchets d’origine inconnue…

Un véritable territoire maudit, en somme. « Une région à haut risque », avaient décrété les autorités qui, à l’heure actuelle, c’est-à-dire à celle décrite par l’auteur pour camper son récit, maintiennent leur décision en bouclant encore, sous haute surveillance, cet espace de Laponie, autrement appelé la « Zone », ancien lieu d’une activité industrielle intense. Il y a même été strictement interdit de pêcher et les anciens travailleurs tentent de survivre dans cet univers en ruine et d’irradiations assassines !

Certaines personnes perdirent du sang noir, crachèrent des glaires sanguinolentes, exhalèrent une sueur acide, beaucoup furent emportées par un mal foudroyant, d’autres subsistent vaille que vaille dans la terreur, recluses comme des parias, entourées de gardes armés jusqu’aux dents, de miradors et de barbelés.

Parmi elles, Kolya, un vieux sculpteur, et Lyouba, une jeune femme, qui ont osé franchir les limites de la « Zone » car, « qui craint les gardiens leur donne vie » et « qui piétine la terre sans avancer creuse les fondations de sa prison ».

Elle rêve de galeries commerçantes fleuries, de rires d’enfants… Quels enfants, au juste ? N’est-elle pas la dernière personne née, il y a vingt ans, dans cet endroit sordide ?

Lui, il vit ses derniers instants, frappé par la maladie.

Et puis, venu de nulle part, voici l’« étranger » qui débarque dans l’histoire, alors que Lyouba doit donner une descendance aux reclus qui ne cessent de la violer…

Paul François, l’agriculteur qui a gagné son procès contre Monsanto

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Victime en 2004 d’un accident lors de la manipulation de l’herbicide LASSO, l’agriculteur charentais attaque en responsabilité civile son fabricant la firme multinationale Monsanto.

L’accident s’est produit le 27 avril 2004, alors que Paul François nettoyait une cuve d’épandage. Il a entrainé de graves problèmes de santé d’ordre neurologique, nécessitant près de 5 mois d’hospitalisation et 9 mois d’arrêt de travail à partir de novembre 2004. Depuis cette date, l’agriculteur souffre de pertes de connaissance, de nausées et de troubles de la mémoire, des troubles qui ont été officiellement reconnus comme maladie professionnelle en 2010 par la MSA, après des années de démarches.

A la différence de nombreux agriculteurs, cet homme de 48 ans a décidé de se battre. Pour lui, « Chez Monsanto, ils connaissaient le problème depuis les années 1980 et ils n’ont rien fait ». Il accuse la multinationale d’avoir laissé sur le marché français un produit déjà retiré de la vente en Belgique en 1990 et au Royaume-Uni en 1992 et interdit en France qu’en 2007.

Il a donc porté plainte contre MOSANTO pour non-renseignement sur la dangerosité du produit et sur les précautions à utiliser. L’instruction a débuté le 12 décembre 2011 au Tribunal de grande instance de Lyon et le verdict a été rendu lundi 13 février.

A quelques jours du verdict, Il expliquait sur Fréquence Terre ce qu’il en attendait.

Au delà de ce combat, Paul François se bat pour défendre toutes les victimes tombées malade par l’utilisation de produits phytosanitaires au cour de leur carrière professionnelle. Il sera à nouveau avec nous la semaine prochaine dans Terre rurale-terre durable, pour nous parler de l’association phyto-victimes.

Des autoroutes plus chères

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Entre 2 et 3 pour cent, c’est l’augmentation des tarifs des péages d’autoroutes en vigueur le 1er février.

Une hausse qui dépasse en moyenne l’inflation actuelle en France située à 2,1 pour cent en 2011.

La première question qui vient à l’esprit de l’utilisateur des autoroutes, c’est pourquoi ?

En dehors de la raison basique de faire augmenter leur chiffre d’affaires, les sociétés d’autoroutes avancent plusieurs raisons.

Le niveau de service tout d’abord. La Sanef, par exemple, dit avoir dépensé l’an dernier 166 millions d’euros pour l’entretien et l’amélioration de son réseau.

Et puis l’usager contribue à la construction, les investissements nouveaux et les charges d’exploitation des sociétés d’autoroutes.

Vinci autoroutes explique que les services et l’inflation ne sont pas les seules raisons de cette augmentation. Il y a aussi la TAT, la taxe d’aménagement du territoire. Elle est destinée à financer les lignes déficitaires de la SNCF.

Vinci se vante d’avoir investi l’an dernier près d’un milliard d’euros. Il faut dire que cette société possède plus de la moitié du réseau, soit 4300 km en France, sous les enseignes d’ASF, Cofiroute et Escota.

Mais tout de même, les usagers prennent cette hausse de tarifs de plein fouet. Pourtant, Vinci ne pense pas les faire fuir. A la question « ne craignez-vous pas de perdre des clients ? » posée par le Parisien au président de Vinci autoroutes, Pierre Coppey, celui-ci répond tranquillement que « ses usagers sont très satisfaits », et que le problème vient plutôt d’un « décalage entre le discours des médias et la perception des automobilistes qui serait bien meilleure ».

Clairement nous sommes en présence d’un lobby surpuissant totalement sûr de son fait, et pensant avoir tous les droits. Peut-être même que ce Pierre Coppey a réussi à se convaincre lui-même de son discours. Mais comment peut-on affirmer de telles inepties ! L’argument ne vaut pas, et le dirigeant qu’il est se dit que si le cash rentre même en temps de crise, il faut en profiter.

L’exemple du paquet vert est typique de l’hypocrisie de ce secteur : avec la prolongation d’un an de la concession des autoroutes en 2009, une contrepartie était demandée aux sociétés privées : qu’elles participent au programme verdissement des autoroutes ; 1 milliard d’euros destinées à des opérations à caractère écologique. Il ressort que moins de 3 pour cent des sommes engagées sont « retournées à la terre ». En effet, les sociétés ont profité de ce paquet vert pour créer des péages automatiques ; la raison invoquée étant qu’avec ces nouvelles installations les bouchons disparaitraient et les émissions de gaz à effet de serre avec. Or comme on l’a vu ce système a surtout permis de tailler dans les emplois de services au péage. 

Il est difficile de demander aux usagers un boycott des autoroutes, tenues par des sociétés avides de bénéfices faciles et sans contreparties. Mais nous, citoyens, pouvons exiger une vraie redistribution des profits de ces sociétés d’autoroutes. Je ne serai pas du tout choqué qu’une piste cyclable soient financée par les profits de Vinci, bien au contraire.

La jauge par Xavier Tacchella (Editions MdV)

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« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.

« Il faudrait mieux jauger ses efforts » est une expression bien connue dans la société mais, dans certains milieux dits initiatiques, elle prend une valeur de premier plan quand on y accole symboliquement l’outil ad hoc, c’est-à-dire la jauge.

Une jauge considérée comme la clef du chantier par les Compagnons et les Bâtisseurs qui érigèrent de splendides édifices telles les cathédrales de Chartres, de Rouen, de Strasbourg, de Paris, etc.

À l’époque, il n’existait pas d’ordinateurs et, pourtant, il nous reste des chefs-d’œuvre fabuleux dont les dimensions reflètent une Connaissance et une Sagesse hors pair.

Pour ce faire, des outils dits anciens furent utilisés avec, parmi eux, la jauge, cette règle crantée permettant de reporter une dimension donnée.

Généralement, il y avait cinq dimensions : paume, palme, empan, pied et coudée.

Et, l’on s’en doute, il y a beaucoup de symbolisme à découvrir derrière ces notions et ce nouvel ouvrage qui ne dépare pas du tout dans une collection riche en symboles universels qui, parfois, nous viennent de la nuit des temps et ont encore cours en notre siècle d’un rationalisme parfois exacerbé.

Ainsi, l’auteur de « La Jauge », Xavier Tacchella, livre paru aux Éditions Maison de Vie, insiste avec justesse sur le fait que la jauge fait partie des outils jugés essentiels pour la pratique du métier et, n’en doutons pas, pour mieux apprécier certains pans de l’existence.

Famines au Sud, Malbouffe au Nord : comment le bio peut nous sauver

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En 2050, les neuf milliards d’humains pourront se nourrir…grâce à l’agriculture biologique. Celui qui l’affirme n’est pas un doux rêveur : c’est l’un des spécialistes mondiaux des questions agricoles qui a observé en France et dans le reste du monde le bon fonctionnement des systèmes agro-écologiques ; et les dysfonctionnements des systèmes « productivistes ». Depuis quarante ans, l’agronome Marc Dufumier observe et écoute les paysans du Nord et du Sud, et il est parvenu à cette certitude : ils sont, avec les consommateurs, les premières victimes d’un système devenu fou – notre agriculture exagérément spécialisée, mécanisée et « chimisée ».

Au Sud, un milliard d’individus meurent encore aujourd’hui de faim et la malnutrition provoque des flux migratoires toujours plus massifs.

Au Nord, la pollution des eaux ou l’érosion des sols menacent chaque jour un peu plus nos écosystèmes, et l’on retrouve dans presque tous nos aliments des doses de pesticides ou de résidus médicamenteux. Il est donc temps de changer de cap…à condition de savoir où aller.

Dans l’inconscient collectif, cette agriculture « moderne » reste pourtant la seule capable de nourrir la planète et de rémunérer correctement les paysans. Mais ce livre prouve que cette croyance ne résiste pas à l’épreuve du terrain.

En effet, Marc DUFUMIER (que nous avions interrogé le 8 juillet dans cette chronique – c.f lien ci-dessous) dresse un panorama complet, c’est-à-dire mondial, des désordres agricoles. Surtout, au-delà du constat, il montre qu’une alternative crédible est à l’oeuvre : l’agro-écologie. Parmi ses atouts : qualité des aliments, fixation des populations paysannes, respect de l’environnement et – contrairement aux idées reçues – garantie, voire amélioration, des rendements.

Pour lui il y a urgence : la mutation vers le bio prend du temps et les déséquilibres agricoles actuels vont aller en s’accentuant, avec des conséquences directes sur notre quotidien. Nous mangeons mal et abîmons nos campagnes parce que nos systèmes de production sont malsains. Nous subissons une forte pression migratoire aux frontières de l’Europe parce que le Sud n’arrive plus à fixer ses paysans dans les campagnes. Insécurité alimentaire, insécurité environnementale, insécurité géopolitique : il n’y a plus de temps à perdre pour remettre l’agriculture sur les bons rails.

Marc DUFUMIER l’affirme : le bio n’est pas un caprice de bobo ! C’est plus que jamais

la voie de l’avenir.

Famines au Sud, Malbouffe au Nord : comment le bio peut nous sauver

Éditions du Nil

Parution le 2 Février 2012 – 193 pages – 18 euros

Il est Il est l’auteur de quatre autres ouvrages :

– Agricultures africaines et marché mondial, Fondation Gabriel Péri, 2007 (épuisé)

– Agricultures et paysanneries des tiers mondes, Karthala, 2004

– Les projets de développement agricole, manuel d’expertise, Karthala, 1996

– Les politiques agraires, Collection Que sais-je ?, PUF 1986 (épuisé)