dimanche, novembre 24, 2024

Qui est Kenza ?

Qui est Kenza ? propose le Vayu Quartet[1], vayu signifiant souffle de vie, un quatuor qui vous distille l’existence d’une jeune fille, Kenza, à travers un concert particulier, engagé même, avec, pour les anciens, un air de nostalgie des bons anciens festivals folk et de musiques du monde, tels les Brosella Folk, Fêtes des Leus à Frasnes-les-Couvin avec Emmylou Harris, Les Vieilles Charrues en Bretagne à leurs débuts…

Voici, donc, une soirée de deux heures sur un fond musical de jazzy, d’afro et de blues, un véritable moment de grâce qui peut vous apporter ce supplément d’âme que l’on appelle « prise de conscience », voire un rappel ou une confirmation pour les initiés à une réalité géopolitique et humaine passablement ébranlée ces temps-ci.

Ce concert est un engagement opéré de manière subtile et qui met en relief peurs et actes tyranniques avec quelques touches poétiques dans un récit qui trace le cheminement de cette jeune fille Kenza, déracinée dans tous les sens du terme.

Un récit qui fait place à Jacques Brel, à Georges Brassens, à Aristide Bruant, à Barbara, ceux-là mêmes qui nous ont tant laissé de propos, eux aussi, engagés dans un humanisme et une fraternité universelle qui fait tant défaut en ce XXIe siècle.

Lorsque Anne Fievez, soutenue par ses trois comparses à la guitare, aux percussions, au saxo…, vous déclare que l’homme crache ses mots dans l’entonnoir de l’indifférence, aussitôt, j’ai pensé à ces contemporains qui nient ou dénient la crise climatique, les drames sociaux, la précarité, le racisme ambiant.

 

Le quatuor nous invite à choisir, vivre, réinventer face à la mort du monde, à cette logique basée sur le cannibalisme économique, culturel, esthétique, en présence d’un ensauvagement de la vie humaine.

Pourtant, rappelle-t-il, la Culture reste une démarche d’humanisme et il faut faire en sorte que ce miracle perdure.

Car, un jour, un autre jour, viendra, accompli, ensoleillé.

Kenza vit dans ce concert avec les croquants de Brassens, jeune fille salie par des militaires français…

 

Loin des sons, des cris, des gestes parmi d’autres murmures, voici Nina Simone, John Baez, les arbres qui parlent, la voix du vent, du soleil et de la Terre, il faut écrire le monde des femmes dans un monde d’hommes, clame Anne Fievez.

Ah ! Ce mal de vivre qu’il faut bien vivre…

Voici Aristide Bruant, Saint-Lazare, il y aura une fin de règne, là, au centre de la Terre, au cœur de l’Univers…

Il y aura des fléaux et les miracles habituels, un siècle de pluies, un siècle de sécheresse, puis une évasion collective…

On cherchera la fontaine où l’eau devient âme, on cherchera la voie du retour, mais il y aura aussi à composer, comme Kenza, avec la guerre des menteurs, celle qui portera la justification de la terreur, de la part du gain et de la haine.

Kenza disparue, Kenza déesse du soleil, pourvoyeuse de lumière, d’énergie, pour réchauffer l’âme humaine.

Kenza insinuée parmi les insoumises et leurs frères chercheurs de vérité, choisir, vivre, réinventer…

Allez écouter et voir un avant-goût de Kenza et autres morceaux du Vayu Quartert sur youtube.

Photos : Marie-Paule Peuteman pour Fréquence Terre.

[1] Anne Fievez : chant, récit et conception, Pierrot Debiesme, guitares et voix, Olivier Stroobant, kamele n’goni, percussions et voix, Frad Willaume, saxophones, percussions.

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