À la salle Pleyel à Paris, sous haute surveillance policière et tenant, de manière musclée, des centaines de militants pour le climat à l’écart, s’est déroulée l’assemblée générale de Total Énergies présidée par le PDG Patrick Pouyanné.
Le directeur financier, Jean-Pierre Sbraire y annonça des résultats, je cite, exceptionnels, en 2022 avec 32,6 milliards de dollars de bénéfice net ajusté, dont 9,4 milliards reversés aux actionnaires.
Le PDG, lui argumenta sa stratégie par une importante demande mondiale en pétrole qui ne bouge pas, et par le gaz considéré comme une énergie de transition.
Il rejeta fermement un éventuel greenwashing, c’est-à-dire un procédé de marketing pour donner une image trompeuse, de la part de Total Énergies et, dans la foulée, accueillit avec la joie que l’on devine les 90% d’actionnaires qui validèrent sa super rémunération de plus de dix millions d’euros, alors qu’un activiste du mouvement climatique constatait, amer, l’indécence à réaliser du profit et laisser l’humanité s’effondrer.
Parallèlement à cette assemblée générale, se tenait une séance du Parlement européen qui finit par voter, le 1er juin 2023, une nouvelle législation qui exigera des entreprises de l’Union européenne qu’elles identifient, évaluent et préviennent les impacts négatifs potentiels sur les droits humains et l’environnement.
Mais, bien entendu, ce fut un leurre, car à la lecture attentive de cette législation, on constate d’importantes lacunes, le secteur financier, par exemple, bénéficiera d’un traitement dit préférentiel.
Assurément Total Énergies et compagnies ont encore de beaux jours devant elles, au détriment des citoyens et de la planète, mais de ça, Pouyanné et consorts n’ont vraiment que faire.
Photo Pixabay.
Podcast: Download