lundi, novembre 25, 2024

Écologie politicienne : « L’ADN d’Ecolo n’est plus ‘‘Nucléaire non merci’’ » (Partenariat POUR)

Dans son ouvrage Leur folie, nos vies paru aux Éditions Les liens qui libèrent, François Ruffin, tout d’abord journaliste, essayiste et documentariste (César du meilleur film documentaire en 2017 avec Merci Patron !) avant d’être député LFI-NUPES, fait état de cette « élite arrogante », de ceux « qui servent l’argent avant les gens » face aux citoyens et à « Greta Thunberg et ses copains-copines qui ont beau alerter, jouer les Cassandre de Davos à l’ONU, d’un contre-sommet à l’Assemblée, rien n’y fait. Certes, les dirigeants conviennent de l’urgence climatique, mais ils gardent le pied sur l’accélérateur, croissance, croissance, croissance. Ils répètent compétitivité… »

Et d’expliquer : « Face à la catastrophe écologique, demain, face à un péril climatique certes plus lointain que ce Covid-19, mais mille fois plus terrible, menaçant non pas un pour cent, ou deux, de la population, mais tout le genre humain, usera-t-on de ces mesures hardies, intrépides, résolues ? Ou reviendra-t-on au business comme habitude (business as usual) ? »

Durant un certain temps, il y eut une petite lueur, un mince espoir en l’écologie politique qui, arrivée au pouvoir, ferait bouger les lignes.

En France, après la catastrophique période Nicolas Hulot, on assiste à présent à un combat de coqs pour celle ou celui qui se prétend le plus Vert parmi les Verts, alors qu’en Belgique, là, c’est vraiment le reniement de l’ADN du mouvement écologique qui vient d’être porté sur l’autel de la particratie, de la soif de pouvoir et de la compromission avec les forces conservatrices, voire ultraconservatrices et, mauvaise cerise sur le mauvais gâteau, avec une multinationale.

Que je vous explique.

Il y a six gouvernements en Belgique, oui six ! et du côté francophone, pas moins de huit ministres dits écologistes, trois au fédéral, un à la fédération Wallonie-Bruxelles, deux au gouvernement wallon et deux au gouvernement bruxellois.

Eh bien, tout ce monde vient de s’asseoir sur l’un des concepts de base de l’écologie, je cite le quotidien Le Soir : « Les coprésidents d’Ecolo, Jean-Marc Nollet et Rajae Maouane, défendent l’accord avec Engie. Gestion déchets : ils se félicitent de voir l’argent ‘‘rentrer cash’’ dans les caisses de l’État dès l’année prochaine. Quant au nucléaire, ‘‘ce n’est plus un tabou’’ chez les Verts. » Fin de citation.

Explications : Engie est l’exploitant du parc nucléaire belge et le groupe a signé un accord avec le gouvernement fédéral belge pour prolonger la durée d’exploitation de dix ans de réacteurs. Des réacteurs qui présenteraient de sérieux problèmes de sécurité, au grand dam de l’Allemagne voisine, d’ailleurs.

Pour résumer le reniement historique des prétendus écologistes belges : « L’ADN d’Ecolo n’est plus ‘‘Nucléaire non merci’’ », selon les apparatchiks du parti. René Dumont doit se retourner dans sa tombe.

J’avais déjà constaté cette dérive à un niveau moins élevé de la politique belge, plus spécifiquement à Woluwe-Saint-Pierre, importante commune de la région bruxelloise, quand, au nom de la pénurie de logements, alors qu’il y a pléthore de logements à restaurer (quelque 15 à 30.000 dans la capitale de l’Europe), la section locale d’Ecolo soutint activement la politique immobilière du parti autoproclamé « Les Engagés » (ex-parti chrétien), à savoir la destruction d’une immense friche (quartier dit des Dames Blanches), d’un îlot de maisons individuelles,  de potagers, d’un espace de verdure public (quartier du Chien Vert) au profit d’une bétonisation à outrance.

Malgré une opposition de centaines et de centaines de riverains et des solutions alternatives soucieuses de l’environnement, avec le soutien d’experts rappelant l’urgence à stopper la bétonisation urbaine, Ecolo fait la sourde oreille, soucieux, lui, de rester au pouvoir communal.

Donc, tant au niveau national que communal, l’écologie politique, bassement politicienne à vrai dire, piétine ses racines profondes au nom, justement, de ceux « qui servent l’argent avant les gens ».

Il est à espérer que les militants écologistes de base rappelleront à l’ordre ces apparatchiks en leur conseillant de lire ou relire L’utopie ou la mort dudit René Dumont et à regarder Demain, le documentaire de Cyril Dion et Mélanie Laurent, entre autres.

https://www.lesoir.be/488699/article/2023-01-14/nollet-et-maouane-ladn-decolo-nest-plus-nucleaire-non-merci

 

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