J’ai récemment rendu visite à Gandhi, oui, au chantre de la non-violence qui, paradoxalement, fut assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique nationaliste hindou.
Gandhi (1869-1948) est statufié dans un petit parc de Molenbeek, vous savez, c’est cette cité bruxelloise rendue tristement célèbre pour avoir été le foyer de quelques terroristes islamistes dont le procès se déroule actuellement dans la capitale de l’Europe à l’occasion des attentats du 22 mars 2016.
Surréalisme à la belge ou message symbolique que cette représentation de Gandhi dans une commune autant vilipendée ?
Gandhi, c’est aussi la lecture attentive de son autobiographie ressortie d’une étagère poussiéreuse, puisque publiée en français par les Presses Universitaires de France en 1950.
Alors avocat en Afrique du Sud, Gandhi comprit que son destin était de retourner en Inde. Cependant, avant ce retour, il accomplit différentes missions et il se mit à lutter contre le superflu et à consacrer toute son énergie à différentes causes politiques.
Il lisait Tolstoï, le pacifiste, et retourna dans son pays natal où il organisa la résistance passive contre le gouvernement anglais, participa à des conflits sociaux, lança une grève générale, promut la désobéissance civile, al non-violence et la non-coopération : « Gandhi tint en échec les Britanniques par sa tactique, ses surprises, sa prodigieuse influence sur la population. C’était à la fois un adversaire terrible et quelqu’un avec qui l’on pouvait causer. La force de vérité se révéla plus forte que toutes les armes d’acier. Il changea le destin de centaines de millions d’êtres humains. »
Dans les dernières années de sa vie, Gandhi fut pacificateur et médiateur dans le conflit entre hindous et musulmans. Il finit par donner sa vie pour la paix de l’Inde, pour la réconciliation religieuse et pour la tolérance.
En regardant cette stèle du Mahâtma, c’est-à-dire la « Grande âme » en sanskrit, je me dis que si la culture de la violence entretenue par la propagande militariste, par les films, la littérature, les vidéos guerriers, avait été remplacée par la culture de la fraternité universelle, aujourd’hui, il n’y aurait pas de procès consacré aux attentats du 22 mars 2016, si ces jeunes Molenbeekois avaient lu l’autobiographie de Gandhi, ils auraient certainement été convaincus qu’il y a moyen, par la technique de la non-violence, de mettre à bas des régimes antidémocratiques, voire dictatoriaux.
Cependant, disons qu’il n’est pas trop pour tous ceux qui auraient des desseins violents de se référer à cette technique ayant quand même fait ses preuves, ce n’est pas Gandhi qui m’aurait contredit lui qui obtint de cette sorte l’indépendance de son pays.
Durant ce temps, un lointain descendant des Nehru-Gandhi effectue une marche symbolique de centaines de kilomètres dans l’Inde du XXIe siècle pour en appeler à un retour à la politique de son illustre ancêtre…
Photos : P.Gf
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