Un sondage de l’Institut Kantar effectué en octobre 2022[2], révéla que près de 20% des Belges étaient prêts à renoncer à la démocratie : 4% favorables à une dictature et 16% à un parti unique pour diriger le pays.
De plus, quelque 18,9% estimaient que la Belgique était déjà une dictature ou évoluait vers elle.
Ensuite, près de la moitié des personnes sondées, se dit non protégée par la police et le système judiciaire.
En France, selon la Fondation Jaurès, 30% des Français sondés par Ipsos en septembre 2022, placent leur confiance dans d’autres systèmes que la démocratie, alors que 57% affirment que « la plupart des hommes et des femmes politiques sont corrompus », 71% estimant que le personnel politique agit principalement pour ses intérêts propres au détriment de l’intérêt des Français.
Autre inquiétude avec la liberté de la presse. Le 3 mai 2022, à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, il fut publié le 20e Classement mondial en ce domaine[3] établi pour 180 pays : la Belgique y dégringola de la 11e à la 23e place ![4] La France occupe la 26e place, les agressions envers les journalistes étant également soulignées.
Parallèlement, l’Association des Journalistes Professionnels de Belgique[5] déclarait : « On constate une augmentation de la violence verbale, des intimidations, des menaces, des agressions physiques contre les journalistes. »
Dès lors, il est bon de rappeler que : « Préserver la liberté d’expression, c’est d’abord empêcher la censure, mais aussi lutter contre les intimidations qui suscitent l’autocensure. »[6]
Autre sujet à méditer : la liberté d’expression. Faut-il, comme Patti Smith, chanteuse et musicienne, militante pour les droits de la personne humaine, s’inquiéter de la situation développée principalement sur les réseaux sociaux : « Sur ma page Instagram, la liberté d’expression s’arrête là où commence la haine. » ?[7]
Poser la question est y répondre, certes, mais, ici aussi, un rappel n’est pas inutile : vivre en société, c’est effectuer des choix. Sans la liberté de choisir, ce n’est plus vivre, c’est subir. En ce sens, qui dit liberté de choisir dit liberté d’opinion, liberté de conscience et liberté d’expression.
Photo : capture écran Le Soir diffusant un article de Die Welt dans le cadre du supplément Léna (19 novembre 2023).
[1] Extrait d’un futur reportage/ouvrage publié par la FAML en 2023.
[2] La Libre Belgique, RTBF, chiffres repris et commentés par Le Soir.
[3] Reporter sans Frontières, RSF.
[4] Extrait de ce classement : 1. Norvège, 2. Finlande, 3. Suède, 4. Estonie, 7. Portugal, 8. Costa Rica, 16. Allemagne, 23. Belgique, 24. Royaume-Uni, 26. France, 28. Pays-Bas, 42. États-Unis, 58. Italie, 71. Japon, 106. Ukraine, 108. Grèce, 125. Congo, 134. Algérie, 135. Maroc, 149. Turquie, 155. Russie, 168. Égypte, 173. Cuba, 175. Chine, 178. Iran, 180. Corée du Nord.
[5] RTBF, 3 mai 2022.
[6] Sauver la liberté d’expression, Monique Canto-Sperber Collection Espaces Libres, Albin Michel, 2022.
[7] Le Soir, 19 et 20 novembre 2022.
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