Si vous ne le savez pas encore, quel que soit le recoin que vous habitez sur la planète, à moins de sortir du coma ou d’une cure de sommeil, la reine Élizabeth II est décédée.
Partout, dans le monde, il ne s’agit que de cette mort au point d’éclipser la Guerre en Ukraine, les crises climatiques, énergétiques et financières qui plongent davantage dans la détresse des millions de personnes, jusqu’à l’anniversaire des attentats du 11 septembre 2001.
Même Libé, quotidien prétendument de gauche, donc pas forcément monarchique, lui consacra dix-neuf pages dans une édition spéciale le 9 septembre, alors que la très républicaine France fait mettre en berne tous les drapeaux, de quoi se faire retourner dans leurs tombes tous les humanistes, car, Élizabeth II ne fut certainement pas un modèle de fraternité universelle. Que du contraire !
Rares, très rares, sont mes confrères qui osent émettre un commentaire ne glorifiant pas le règne de la défunte âgée de 96 ans.
Alors, il me faut quand même rappeler que cette ultra-nantie parmi les nantis, privilégia les affaires à ses enfants, avait une très haute estime d’elle-même et se plaisait à manier la subordination, ferma délibérément les yeux sur les atrocités commises par l’impérialisme qu’elle chérissait, était étroitement liée au racisme déployé par le colonialisme…
Dès lors, cette personne mérite-t-elle pareille idolâtrie ? Pour ma part, je la trouve indécente et je me pose aussi la question fondamentale : pourquoi en est-on arrivé à pareil matraquage dans la majorité des médias et, bien entendu, sur les réseaux sociaux ?
Parce que l’esprit critique tend de plus en plus à s’estomper, occulté qu’il est par la facilité à se reposer sur des algorithmes qui caressent dans le sens du poil et, a fortiori, conditionnent les utilisateurs dans ce qui est le plus « bankable », comme on dit, justement, à Londres, et que l’on traduit en français par « qui rapporte de l’argent ». Beaucoup d’argent !
Élizabeth II sous toutes coutures, du mug au parapluie à son effigie, des millions d’euros dépensés pour ses funérailles provenant des taxes et impôts des citoyens, non de la colossale fortune royale, de retransmissions en direct, des documentaires, des éditions spéciales en télévision et à la radio, j’en passe et pas des moindres, pour, dans le fond, taire volontairement ce qui n’est pas « bankable », telle la présente chronique.
Le magazine POUR et votre radio Fréquence Terre cassent délibérément cette indécente idolâtrie car ils restent en conformité avec leur philosophie : celle de la fraternité universelle, un concept particulièrement absent de l’ancienne reine britannique.
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Merci pour cet article intéressant et… courageux. En dehors de toute considération économique, je pense que les gens ont plus que jamais besoin de rêver et de s’échapper justement de tous ces graves problèmes actuels. Ils rêvent de rois, de princesses et de l’aspect – parfois trompeur – de la monarchie. Les médias saccagent un peu notre libre arbitre. Et in a le tort de se laisser faire…
Merci ! Personnellement, dans ce cas-ci, je préfère spécifier « des » médias plutôt que « les » médias, Certains (Charlie Hebdo, POUR, Fréquence Terre…) luttant, justement, pour le libre arbitre. Bonne journée !