lundi, novembre 25, 2024

Inattendus Chemins de Compostelle

Le très ancien et célèbre Chemin de Compostelle, pèlerinage chrétien dévolu à saint Jacques le Majeur dont la dépouille serait miraculeusement arrivée en Galice, remonte à sept siècles après son martyre.

Au fil du temps, cette longue pérégrination (800 km en territoire espagnol depuis les Pyrénées, mais il faut généralement y ajouter les centaines de kilomètres depuis Paris, Vézelay, Arles et le Puy-en-Velay, les autres départs historiques du Camino francès ou Chemin français) a changé par rapport à son objectif initial, celui de la dévotion et de la repentance.

De chrétienne, cette démarche introspective qui a pour devise « Mourir et revivre à un autre être humain » s’est alors transformée en itinéraire culturel, label donné par la Communauté européenne, et, aussi, à mon instar, un parcours entrepris dans un cadre philosophique, sportif, de découverte du patrimoine humain et mobilier.

Pareille longue marche se prépare minutieusement même si, à présent, modernité oblige, Internet vous en fournit le mode d’emploi de A à Z, adresses de gîtes proposant des masseurs ou masseuses (… des pieds, bien entendu) en option.

Pour ma part, à la fin des années 1980, ce fut un bon vieux guide en papier et certainement pas un GPS qui dirigea mes pas pour accomplir les 1.600 kilomètres à mon programme.

Mais, peu importe !

La beauté de sites, la profondeur initiatique de cette pérégrination, la découverte d’un passé historique et artistique exceptionnel, les enseignements de potentielles rencontres…, restent identiques sur le fond depuis des siècles et leur impact sur le travail intérieur paraît identique, selon de multiples témoignages.

Je pensais donc bien connaître le sujet. Erreur !

La lecture du « Petit Livre des Chemins de Compostelle » de Marie Chamberlain publié en juin aux Éditions Papier Cadeau, ouvrage agrémenté de dizaines d’images, réserve un lot de surprises.

Effectivement, s’il est dit que le Chemin pour s’en aller à Santiago de Compostella débute au premier pas en sortant de chez soi, outre les itinéraires inhérents aux quatre départs historiques cités, cet ouvrage en propose quelques-uns, moins connus mais tout autant chargés de la magie compostellane.

À savoir, la Voie des Plantagenêts dont le départ est situé au Mont-Saint-Michel, sillonne par Fougères, Vitré, Niort, Aulnay, il y a encore la Voie du Piémont pyrénéen qui débute à Narbonne et s’en va en Pays cathare, puis Lourdes, Ordiarp et Saint-Just-Ibarre.

Une première précision importante à l’auteure qui écrit : « …depuis le XIIe siècle, on ne sait pas pourquoi la coquille devint l’emblème du pèlerin… », ce qui est quand même particulièrement interpellant car, la légende qui traverse les siècles, spécifie que le corps de Jacques le Majeur arriva sur les bords de la Galice, très précisément à Iria Flavia, là où les coquilles Saint-Jacques se ramassent sur la plage.

Autre précision, lorsqu’elle écrit encore que « l’embarcation sans guide l’y transporta », à vrai dire, toujours selon la légende, ce sont des anges qui la tirèrent.

Quoiqu’il en soit, ces deux détails font aussi partie intégrante de la magie compostellane merveilleusement composée de mythologie, de sacré, de folklore et de ressentiments personnels.

Ultreïa ! donc, comme clament les pèlerins et autres marcheurs et randonneurs en arrivant à Compostelle et en expression de joie.

 

Extrait musical Youtube : Le chant des pèlerins de Compostelle par Jean-Claude Benazet.

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