J’étais adolescent quand j’entendis pour la première fois Le Dormeur du Val d’Arthur Rimbaud, un poème qui, non seulement me bouleversa, mais contribua à mon engagement pour une société fraternelle, pacifiée autant que faire se peut, et solidaire.
Yves Le Car, plume bien connue du magazine de l’Union pacifiste de France, est un libertaire actif auprès des réfugiés, qui milite pour un monde sans armées et sans frontières, mais qui est aussi poète. Un poète-militant, en somme.
Son dernier recueil de poésies Lichens de Soleil me fut préfacé de ces mots : « Un petit livre de contre-battant pacifiste qui brise les P de Damoclès pour en faire le P de Poésie et le P de Paix. »
Ces propos annoncent le ton des quelque 130 pages qui suivent :
« Des gosses de vingt ans s’engagent
poussés par le chômage
boostés par de faux mages qui leur font miroiter
des voyages… »
Un autre extrait :
« Quel toupet !
À vos yeux le premier des suspects
Ce n’est pas celui qui veut la paix… »
La chanson Le Déserteur de Boris Vian, avec la fin remaniée par Mouloudji, marque encore maints esprits en ces temps troublés. Pas suffisamment, hélas.
Yves Le Car, lui, s’adresse directement audit écrivain, musicien de jazz et parolier, également auteur de la Java des bombes atomiques, chanson antinucléaire par excellence :
« Monsieur Boris Vian
Je vous fais une lettre
Qui vous fera renaître
Au moins quelques instants
Le temps de concevoir
Un monde libertaire
Exempt de militaires
Exempt de tout Pouvoir… »
Lichens de Soleil : 15 euros, envoi y compris disponible chez l’auteur : Yves Le Car, 320 ancienne route de Sarrians – 84 810 Aubignan – France.
Photo : Triennale de l’affiche politique, Mons, photo Pierre Guelff.
Extrait musical : Le Déserteur, Boris Vian, Youtube.
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