lundi, novembre 25, 2024

Faut-il boycotter Qatar 2022 ?

J’aime le sport. C’est bon pour la santé et c’est une belle école de vie. Toute mon existence, j’en ai pratiqué en amateur. Du football dans mon adolescence et à l’âge adulte, puis je suis devenu ultra-marathonien et, à présent, à 76 ans, je jogge encore quotidiennement, certes lentement, mais j’approche des 50.000 kilomètres à mon compteur et cette pratique m’est particulièrement bienfaisante à un âge où le corps se déglingue logiquement quelque peu.

Ma carrière de journaliste me fit aussi couvrir des événements sportifs sur le plan international et même certaines affaires peu reluisantes, tel le scandale Tapie-Valenciennes, voire le dopage en cyclisme et athlétisme.

Jamais, cependant, je n’ai perdu mon enthousiasme par rapport au sport, jusqu’à ce maudit Qatar 2022 ou Mondial du foot, car il y a des limites à ne pas dépasser sans quoi le plaisir de pratiquer ou d’assister à des compétitions revient à cautionner des comportements abjects, inhumains et totalement antidémocratiques.

Il reste 100 jours avant la Coupe du monde et, en conscience, je ne pouvais que produire la présente chronique tant les droits humains sont encore bafoués dans le cadre de cet événement sportif.

Amnesty International souligne encore que les conditions de travail y relèvent carrément du travail forcé transformant maints ouvriers, voire employés, en esclaves modernes.

Près de vingt heures sur vingt-quatre, par 33 à 47°, l’émirat oblige des travailleurs à finaliser « en urgence » les travaux qui ont déjà provoqué la mort de tant de maçons, menuisiers, charpentiers, peintres…

Tout cela sans parler que les autorités qataries annoncent ne pouvoir supporter la moindre démonstration publique d’affection, alors qu’elles continueront à nier sans vergogne certaines valeurs fondamentales.

Est-il encore possible de leur faire fondamentalement admettre, ainsi qu’aux instances dirigeants supérieures du foot qui mangent dans leurs mains, qu’il y a lieu d’établir, et de manière définitive, la liberté d’expression et l’égalité des races, des sexes, des origines et de pratiquer ou non n’importe quelle religion ou philosophie ?

Certains, de plus en plus nombreux, préconisent le boycott et divers sponsors (Coca-Cola, Carrefour, ING…), tout en continuant à faire du business, ont déclaré ne pas soutenir Qatar 2022.

Il reste, bien entendu, l’attitude des fans et amateurs de ballon rond face à l’omnipotente et omniprésente télévision.

Un mouvement de boycott se dessine en trois phases : ne pas regarder un seul match, ne pas célébrer publiquement les buts ni faire la fête au foot, enfin, de choisir les retransmissions en streaming et, du coup, priver les chaînes d’audimat, donc de revenus publicitaires.

Le fait de signaler son boycott de Qatar 2022 sur les réseaux sociaux est d’ailleurs suivi avec grande attention par toutes les parties.

Cela vaut la peine de souscrire à ce mouvement de conscientisation en, espérant que l’émirat, sous la pression internationale, modifie positivement son attitude par rapport aux droits humains et libertés fondamentales.

C’est un vœu pieu, paraît-il. Est-il réaliste ? À vous de jouer ou non, si j’ose dire.

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