lundi, novembre 25, 2024

Rencontre avec Bob Dylan (1/4)

Le 15 octobre prochain, je vais rencontrer Bob Dylan. Enfin ! Lui qui berça de ses chansons engagées mes premières années de militantisme, mon objection de conscience, mon Mai 68.

À vrai dire, lui sera sur scène pour son tour de chant mondial, moi dans la salle, à quelques pas de lui, et je me prépare à ce moment privilégié.

Je vous en partage déjà quelques instants.

Outre certaines de ses chansons mythiques dont je traduisais déjà les paroles lors des défilés contre la Guerre au Vietnam, je viens de découvrir une belle écriture dans son autobiographie intitulée Chroniques publiée chez Folio.

Bob Dylan est né en 1941 dans le Midwest, non loin du Canada, au temps des Hitler, Churchill, Mussolini, Staline, Roosevelt qui, je le cite, étaient de « gigantesques figures, des hommes qui ne connaissaient que leur détermination, pour le meilleur ou le pire. »

Pour ces derniers, il écrit : « Décidés à agir seuls, indifférents à toute opinion, à la richesse et à l’amour, réduisant le monde à des décombres, lointains descendants des Jules César, Charlemagne, Napoléon, ils découpaient le globe comme un mets délicat. Des barbares violents qui impriment sous leur pas leur idée de la géographie. »

Bob Dylan détaille cette période : « En 1951, j’étais à l’école primaire. On nous forçait à nous réfugier sous les pupitres quand les sirènes hurlaient, parce que les Russes avaient décidé de nous bombarder. Les mêmes Russes aux côtés desquels mes oncles s’étaient battus à peine quelques années plus tôt. C’était maintenant des monstres prêts à nous trancher la gorge et à nous réduire en cendres. Ça nous paraissait bizarre. »

Âgé d’une vingtaine d’années, il débarqua à New York et explique : « Il fut dit que la Deuxième Guerre mondiale avait marqué de son sceau l’extinction des Lumières. J’avais lu Voltaire, Rousseau, John Locke, Montesquieu, Martin Luther…, des visionnaires, des révolutionnaires… »

Alors, au tout début des années 1960, tout débuta pour Bob Dylan-le-chanteur : « À Greenwich Village, on chantait et on passait le chapeau. Le week-end, on faisait la tournée des clubs du crépuscule à l’aube, on pouvait empocher vingt dollars peut-être. Soit je faisais fuir les gens, soit il venait voir de plus près. Le folk était vu comme un genre mineur, médiocre, écrit-il, mais John Hammond, dénicheur de talents comme Billie Holiday, Benny Goodman, Count Basie, Lionel Hampton, m’ouvrit la porte et me dit que j’étais l’héritier d’une longue tradition : jazz, blues et folk, et il comprenait la sincérité. Or, je chantais le soufre et l’enfer dans une langue revêche. Je n’étais personne, je venais de très loin et j’avais commencé tout bas. Mais le destin allait bientôt parler… »

Photo : capture écran Youtube (ainsi qu’extraits musicaux).

 

 

4 Commentaires

  1. Bob Dylan. Quel homme… Farouche multi-talentueux fascinant. Vous êtes très gâté de pouvoir le rencontrer. Moi je me fais petite souris pour être dans votre poche:)
    Je voudrais tant le revoir en concert à Paris… il est éternel ce mec. Violette

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