La tournée Dutronc et Dutronc, le père, Jacques, 79 ans, et le fils, Thomas 49 ans, exceptionnel guitariste et interprète d’Aragon, est un réel succès et, ce qui ne gâte rien et rend encore plus sympathique le duo, c’est que les prix d’entrée étaient abordables par comparaison à d’autres artistes qui, pourtant, n’arrivent pas à leur cheville.
Si le concert d’une heure trente auquel j’ai assisté, a montré une réelle complicité et beaucoup de tendresse entre les deux hommes, sur le plan artistique, l’interprète de Et moi et moi, d’Il est cinq heures, Paris s’éveille, des Cactus, de l’Opportuniste, du Petit Jardin et de tant d’autres succès, a toujours été considéré comme un peu anar, alors que Thomas, rappela lors du concert de ce début juillet 2022, que son père avait été « écolo » avant l’heure en interprétant Le Petit Jardin en 1972.
En effet, il vilipende un promoteur immobilier qui fit une entrée de parking pour voitures de ce petit espace de verdure où il y avait des fleurs, un rouge-gorge, deux arbres, un pommier et un sapin.
Quant à l’Opportuniste, c’est une attaque frontale contre les politiciens qui récupérèrent Mai 68 en retournant leur veste et en profitant pour faire leur beurre.
Les soixante-huitards de mon espèce qui étaient au concert, apprécièrent à sa juste mesure ce chant parmi les plus connus de son répertoire, qu’aurait pu compléter le sublime Hymne à l’amour, qui énumère de façon péjorative des injures racistes et antisémites dans ce qui est encore considéré comme un manifeste anti-raciste.
Que j’évoque l’anar et l’écolo Jacques Dutronc, parallèlement à cette période où il interprétait des chansons subtilement « engagées », Le Monde libertaire de novembre 1969, organe de presse de la Fédération anarchiste de France, titrait à la une : « Tas de cons… ça existe encore des petits oiseaux » !
Du Dutronc-père craché, non ?
Son et photos : Fréquence Terre.
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