« Un ministère de la merde », tel était le titre d’un article du magazine Tout ! paru en février 1971. Organe du mouvement « Vive la Révolution », il était illustré par un couple d’amoureux portant des masques à gaz et posant devant la Tour Eiffel.
Cet article était consacré à la création en France du premier ministère de la Protection de la nature et de l’Environnement dans le gouvernement, de droite, eh oui ! Chaban-Delmas à l’instigation du président Georges Pompidou.
Ce ministère fut dirigé par Robert Poujade, député-maire de Dijon.
Deux semaines après cette publication, le magazine sortait un autre article écologiste « Le capital pollue ? ».
Le mouvement sur la thématique écologique était lancé en France et aussi en Belgique en même temps qu’apparaissaient les premières manifestations du genre : rassemblements anti-nucléaires, contre la pollution, naissance de publications comme La Gueule ouverte, de POUR, en Belgique, des comités de défense contre l’envahissement du Larzac par l’armée, etc…
Je lis dans le chapitre titré « Changer la vie » de l’essai Histoire du gauchisme, l’héritage de Mai 68 de Philippe Buton, paru aux Éditions Perrin, qu’il commençait à être question de manière publique et médiatisée « des mal-logés, de luttes populaires, des monstruosités de la grande ville toute polluée par la voiture et l’égoïsme et qu’il y avait une volonté de changer la vie ».
Changez mal-logés par SDF, luttes populaires par luttes citoyennes, grande ville toute polluée par crise climatique mondiale, et vous constaterez que ce qui était déjà dénoncé il y a cinq décennies reste d’actualité, hélas.
Mais, il y a un scénario que nous ne pensions pas vivre à l’époque, même si on le craignait : c’est l’extrême droite de la famille Le Pen en masse sur les bancs de l’Assemblée nationale avec deux vice-présidents de cette haute institution démocratique.
Je pense que si Tout ! existait encore, il aurait titré : « Une Assemblée nationale de la merde ».
Photos (libres de droit) : Pixabay et Wikipedia.
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