La pandémie nous a montré certaines limites, et elle a surtout mis en évidence l’importance des interactions relationnelles pour un équilibre corporel et mental. D’ailleurs le corps médical a enregistré les premières conséquences du manque de contact : pertes de notre spontanéité dans nos élans vers autrui, difficultés de plus en plus vives de gérer nos émotions, frustrations chroniques et diffuses.
Et à l’opposé, des études scientifiques démontrent que les individus les plus heureux sont ceux qui ont choisi de donner la priorité à l’affection amicale et amoureuse et pour se faire ils ont appris à gérer leurs stress et leurs émotions. Et l’on sait aussi que la qualité et la profondeur des émotions qui nous viennent de nos relations avec les autres nous procurent bonheur, bien-être et douceur.
Monique de Kermadec, psychologue clinicienne et psychanalyste, spécialisée dans l’écoute des adultes surdoués, nous explique dans son dernier ouvrage intitulé « Les forces des surdoués dans un monde en crise », que la personne surdouée a beaucoup à nous apprendre.
En effet, les surdoués sont dotés d’une hypersensibilité, d’une empathie exacerbée et ils s’approprient des moyens de communication et d’expression qui leur sont propres. Leur intelligence émotionnelle et relationnelle sont des atouts plus importants encore que leur intelligence cognitive naturelle. Pour l’autrice, la personne surdouée s’impose aujourd’hui comme un modèle de résilience.
Monique de Kermadec démontre dans cet essai publié chez Albin Michel, comment ces femmes et ces hommes ont su mobiliser les atouts nécessaires pour les conjuguer avec souplesse et apprendre à mieux se connaître dans une situation inédite et paradoxale.
Force, souplesse, résilience et intelligence sont infiniment présents chez Douha Al Maari, qui est aujourd’hui réfugiée politique syrienne en France. Douha est née à Alep et s’est continuellement réinventée. C’est Tristane de Choiseul, médecin bénévole et présidente de l’association Les Champs de Booz qui a recueilli son témoignage sous le titre de « La rebelle d’Alep », également publié chez Albin Michel.
Douha épouse à 15 ans un homme violent mais elle est fermement décidée à gagner son indépendance. Elle passe le bac à 25 ans et intègre l’université. À 30 ans, elle est guide touristique culturelle et s’installe seule avec ses deux fils. En 2011, la guerre éclate en Syrie. La peur, la tyrannie, la prison, la torture lui font quitter le pays. Elle vend sa maison pour pouvoir payer des pots de vin, elle abandonne tout pour tout recommencer à zéro. Douha n’a jamais cessé de se réinventer et continue de se reconstruire tant physiquement que mentalement.
Réparer, réinventer, accepter et investir le changement peuvent être accessibles à tous d’après Monique de Kermadec. Il faut bien sûr prioritairement cultiver une attitude positive. Mais aussi avoir l’espoir que chaque individu puisse relever le défi de participer à la richesse d’un monde en reconstruction, Douha, par son courage, sa volonté et sa puissance de vie en est un exemple criant.
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