Vous y croyez, vous, à la déclaration conjointe des États-Unis et de la Chine, les deux plus grands pollueurs de la planète, qui annoncent œuvrer pour limiter la hausse de la température moyenne et de leur soutien aux pays pauvres ?
Vous y croyez-vous à cette troisième version de la déclaration finale de cette COP 26 qui joua les prolongations pour remanier, manipuler, assaisonner et goupiller son texte pour encore mieux nous le faire avaler sans que l’on s’étouffe de rage ou de rire ? Mais d’un rire jaune.
Car cette troisième version est aussi synonyme de cynisme puisqu’elle donne, je cite, « la possibilité d’aménagements pour circonstances nationales particulières ».
Autant dire que c’est la porte largement ouverte à des amendements, voire à un recul de la situation, entre autres par rapport aux énergies fossiles, peut-être avec une exception pour le charbon.
De plus, guère de changements notoires sur le principe de l’aide des pays riches, extrêmement riches, aux pays pauvres, de plus en plus pauvres.
En effet, ces derniers ont souligné à juste titre que ce n’est quand même pas eux de réaliser des efforts démesurés pour leurs capacités alors qu’ils paient cash une situation climatique engendrée par les pays nantis.
Le Sud n’est quand même en rien responsable des méfaits occasionnés à la Nature par le Nord.
Cependant, allez expliquer ça à des actionnaires de multinationales qui n’en ont rien à faire de ces considérations… Et, qui dit actionnaires, dit politiciens, bien entendu.
Sont-ils donc prêts les États-Unis à détruire leurs toutes nouvelles usines qui doivent fabriquer à tour de bras des plastiques en polluant davantage l’atmosphère, comme il fut question dans une récente chronique sur Fréquence Terre ?
Croyez-vous que le président Macron va faire marche arrière avec sa kyrielle de constructions de centrales nucléaires au programme de ces prochaines années et qu’il va cesser de soutenir le mégaprojet gazier de Total dans l’Arctique ?
Poser ces questions n’est-ce déjà pas répondre à celle sur la croyance ou non aux promesses tenues en toute dernière minute à Glasgow afin de ne pas perdre la face et se donner bonne conscience devant la société civile qui, hier, est allée jusqu’à envahir les immenses locaux de la COP 26 pour crier sa colère. L’avenir immédiat nous l’apprendra.
En attendant, je ne veux pas terminer cette série de chroniques par une information qui ne fait pas la une des JT et des journaux : selon l’association Global Witness, près de 230 militants pour l’Environnement ont été tués l’année dernière dans le monde, principalement en Colombie, au Mexique et aux Philippines, et, selon Reporters sans Frontières, 21 journalistes environnementaux ont été assassinés cette dernière décennie, sans parler des centaines de confrères qui ont été l’objet de violences et menaces.
Ceci termine, donc, la série de chroniques dévolues à la COP 26.
Merci de nous avoir suivis et reprenons le fil de nos rubriques traditionnelles qui, dans le fond, resteront encore et toujours vigilantes quant à l’état de notre Terre et, bien entendu, proches des citoyens en espérant que cette COP 26 décevante et ses prétendues bonnes résolutions les conforteront à s’engager davantage pour un avenir fraternel.
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