La COP 21 en 2015, dite Accord de Paris, a été jugée comme un franc succès et un indéniable apport pour le mieux-être de notre planète. Présentée comme un sommet parmi les plus marquants de l’Histoire avec le Protocole de Kyoto en 1997.
Hélas, quitte à jouer les trouble-fêtes, il faut reconnaître que cela est un leurre, n’en déplaise à Laurent Fabius qui ne cesse de se gargariser d’avoir été le président de cette COP dans la Ville Lumière.
En voici la principale raison. Parce que, figurez-vous, les belles promesses parisiennes de l’industrie mondiale, grande pourvoyeuse de CO₂, n’ont pas été tenues. Loin de là.
Pire, la situation s’est aggravée comme le révèle depuis deux à trois jours une étude officielle du Global Carbon Project avec près de 5% de gaz à effets de serre supplémentaires.
Pourtant, souvenez-vous, lors du premier confinement, l’intelligentsia clamait sur tous les toits que « ce serait tout autre après et qu’une nouvelle ère plus respectueuse de la Nature, plus humaniste se mettrait en place ». On est très loin du compte, quand on constate que le consumérisme est reparti en flèche.
Je constate néanmoins ce que d’aucuns pourraient appeler un hasard, et que, pour ma part, je considère comme une conséquence normale, le taux de CO₂ augmente tout comme le compte en banque des actionnaires du CAC 40, c’est-à-dire, les 40 valeurs boursières de référence à Paris, voire le compte en banque des business-milliardaires qui fructifie encore davantage.
Alors, neutralité carbone par-ci, compensation carbone par-là, cette litanie chantée depuis une décennie, est un « piège dangereux », ou « grosse arnaque », clament Terre Solidaire, Les Amis de la Terre, Greenpeace, le Centre de Coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, de rares médias, tels Libération et, bien sûr, Fréquence Terre.
Pourquoi cette défiance ? Parce que les industries et autres pourvoyeurs d’émissions à effets de serre ne tiennent pas leurs promesses ou, encore, les dévoient.
Il faut savoir que la neutralité carbone se réalise en deux étapes : la première est de réduire drastiquement les émissions de gaz nocifs par une diminution ou éradication des énergies fossiles, c’est-à-dire le pétrole, le charbon, le gaz (et à remplacer par des énergies renouvelables, par l’hydrogène vert…), ensuite et, seulement, compenser les émissions résiduelles.
Alors, en bons capitalistes, les industries, avec l’aval des politiciens qui détournent le regard, passent directement à la deuxième étape. Elles font croire qu’elles sont vertueuses mais continuent donc de polluer sans vergogne.
C’est Alain Karsenty, chercheur et, entre autres, membre du comité scientifique et technique du Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM), qui vient d’évoquer cet écran de fumées nauséabondes qui cache la réalité faite de mensonges, tromperies, ces sociétés qui plantent des arbres en masse au nom de la compensation carbone, mais, à vrai dire, elles plantent des espèces à la croissance rapide afin de développer, tenez-vous bien, l’industrie du bois-énergie !
Alors, croyez-vous encore les Total Energies, Shell, BP, Air France, Google, Apple, Facebook, Amazon, Carrefour, Unilever, Nestlé, la BNP, Paribas, la Société Générale et d’autres qui, la main sur le cœur et la bouche en cul de poule, susurrent qu’ils visent la neutralité carbone ou bien écoutez-vous Greta Thunberg lorsqu’elle lance depuis Glasgow : « Ce n’est pas une conférence climat. C’est un festival de greenwashing des pays riches. Une célébration de deux semaines du business habituel et du bla-bla. Glasgow est foncièrement un échec et ce n’est un secret pour personne ! » ?
Sources : Libération, CCFD-Terre Solidaire, Global Carbon Project, Amis de la Terre, Greenpeace, Centre de Coopération internationale en recherche agronomique pour le développement…
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