La primaire Écolo française qui désignera le ou la représentant.e final.e à la course à la présidentielle 2022 d’Europe Écologie-les Verts (EE-LV), est suivie avec grand intérêt dans la capitale de l’Europe, là où, non seulement il y a le siège des principales institutions européennes, mais un nombre important de Français qui y travaillent et résident (en Belgique on en compte de 120 à 150 000, soit autant – 122 670 personnes inscrites à la primaire écologiste qui rendra son verdict mardi sur le coup de 17 heures 30).
Une primaire également suivie avec attention par de nombreux Belges qui, eux, comparent aisément les programmes émis par les candidats d’Europe Écologie-les Verts avec la gouvernance du parti ÉCOLO qui participe déjà à différents niveaux de pouvoir parmi les plus importants d’un pays morcelé en une kyrielle de gouvernements ou de chapelles locales.
Petite parenthèse : il y a plus de ministres en Belgique (une cinquantaine) qu’aux États-Unis (vingt-sept), alors que Bruxelles possède dix-neuf maires, oui dix-neuf !
Cela dit, de nombreuses personnes, très inquiètes par la catastrophique situation climatique clament que l’heure n’est plus aux tergiversations et aux compromis ou compromissions en la matière, telle la politique menée par Caroline Lhoir, Première échevine, écologiste, à Woluwe-Saint-Pierre, une commune bruxelloise qui compte quelque 40% de personnes étrangères, dont de nombreux Français.
Ainsi, parallèlement à de louables initiatives en faveur de l’Environnement, cette élue verte cautionne, par jeu d’alliances politiciennes, une véritable politique de bétonisation dans sa commune, ce qui est dénoncé par maintes associations citoyennes, mais qui ne semble guère l’émouvoir, ni le parti ÉCOLO, d’ailleurs.
En revanche, si comparaison n’est pas raison, force est de constater que l’intérêt est grand pour les propos tenus par Sandrine Rousseau, l’éco-féministe dans sa vision de gestion de l’écologie politique en France.
Fréquence Terre a retenu quelques-unes de ses déclarations prononcées lors des débats médiatisés de la primaire, dans Libération de ce week-end, sur son site, entre autres : « Il faut rapidement renverser la table sans faire de compromis afin de prendre le pouvoir ! Je rêve d’une révolution pour faire tomber les puissants. »
Pour ce faire, elle propose, par exemple, la mise en place de la semaine de quatre jours, des trente-deux heures de travail… : « Je pense qu’une société écologique est une société où on ralentit. Aujourd’hui, c’est plus de croissance, plus d’heures supplémentaires, plus de travail alors qu’il faut diminuer ce temps-là. »
Et puis, voici son fil rouge : l’écologie radicale et la radicalité environnementale, loin, très loin, des compromissions écologistes et autres « petits arrangements » politiciens d’élus dits écologistes belges, et, de certains de leurs collègues d’EE-LV !
Sandrine Rousseau est très claire à ce sujet : « Il est temps d’avoir le courage de mener une politique de radicalité environnementale.
Notre terre n’a pas de ressources illimitées. L’urgence et la catastrophe climatique se démontrent chaque jour. La destruction des écosystèmes doit nous faire reconsidérer le rapport que nous avons avec les vivants en donnant davantage de droits aux animaux et en faisant de la biodiversité une priorité. Face à la destruction de la planète, il est nécessaire de mettre le climat au centre de l’économie, en établissant une véritable fiscalité carbone, en stoppant les subventions aux industries polluantes pour miser sur les filières d’avenir, écologiques, sociales et non-délocalisables. »
En d’autres termes, il faut rompre « avec un modèle consumériste, libéral et capitaliste », et on est donc loin, très loin même, de la volonté de son opposant au sprint final, le routinier de la politique, Yannick Jadot, qui lui rétorque que « la vraie radicalité est d’accéder aux responsabilités ».
Si c’est pour développer une politique prétendument écologiste qui cautionne, entre autres, la bétonisation comme dans tout Bruxelles, donc pas seulement qu’à Woluwe-Saint-Pierre, alors qu’il y a un million de m² de bureaux vides qui pourraient être restaurés en logements en faveur des 50 000 personnes en attente d’un habitat décent, c’est très mal barré pour l’Environnement.
Alors, pour paraphraser un célèbre slogan (« L’écologie sans lutte des classes, c’est du jardinage ») et sans vouloir vexer les jardiniers, osons à notre tour clamer que : « Sans éthique politique, l’écologie est du jardinage ! »
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