dimanche, novembre 24, 2024

Le syndrome de résignation

En Suède il existe une maladie qui touche les jeunes réfugiés, cette maladie s’arrête aux frontières.
Le syndrome de résignation touche des jeunes demandeurs d’asile, ce syndrome est impressionnant, ils tombent dans une inertie totale pendant parfois des mois.
Cette maladie psychique touche des enfants d’immigrés dont la demande d’asile n’est pas encore accordée ou sur le point d’être refusée.
Ce sont en général des jeunes gens entre 8 et 15 ans qui se mettent intégralement en veille pendant des mois. Ils restent en position allongée, sont nourris par intraveineuse, ne réagissent à aucun stimuli.
Une hypothèse est que ces enfants apathiques incarnent une blessure psychique, comme ils se sentent complètement impuissants, ils le deviennent littéralement.
Entre 2000 et 2005, environ 400 enfants sont tombés dans cet état et chaque année des enfants continuent d’entrer en léthargie.
Une multitude d’articles scientifiques ont été publiés à ce sujet et la réalité de cette maladie n’est plus contestée, maladie qui s’arrête si bizarrement aux frontières de la Suède.
Le psychiatre et anthropologue Richard Rechtman désigne le trouble physique comme un langage. Le trouble se met à exister dans l’espace public quand ce dernier s’est mis en ordre pour l’écouter. Ce qui explique qu’une maladie psychique puisse restée confinée en 1 seul lieu. Pour ce faire il faut 3 éléments ; des patients qui présentent le même trouble, des cliniciens qui le diagnostiquent et surtout un dispositif de reconnaissance. Un autre exemple connu : Dans les années 80 en Californie, 150 femmes cambodgiennes qui avaient vu leur famille torturée ont perdu la vue.
Il semble donc possible que la mise en forme d’une maladie mentale « se fait par la société ». La souffrance trouve à un moment donné un canal d’expression commun, grâce à un phénomène de médiatisation comme la presse, les publications médicales, les réseaux sociaux, le bouche-à-oreille.
Quoi qu’il en soit, il ne faut surtout pas minimiser la gravité du tableau, ces enfants qui arrêtent leur vie pendant des mois est une situation hautement délétère.
En somme, c’est une nouvelle forme qui émerge pour dire « l’horreur ». Ces personnes vivent des traumatismes que malheureusement nous avons pris l’habitude de ne plus entendre. Il est bien évident que la maladie nous invite à mettre en place des dispositifs pour entendre les personnes souffrantes et avant tout pour les soigner.
Source : internet-obs 28/05/2018

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