Bousculés par deux années sous l’impact de la crise sanitaire, les moins de 30 ans refusent de se considérer comme la génération sacrifiée.
Marlies est infirmière, criminologue et surtout dingue de chiens. Elle combine ses trois passions dans le projet « Belgian Prison Dogs » qui aide des prisonniers à dresser des chiens abandonnés. Marlies a 24 ans et vient tout juste de terminer un travail de fin d’études, son sujet est l’influence des chiens de thérapie sur la perception et le traitement des patients en psychiatrie légale. Il faut savoir que précédemment durant son master en criminologie, elle s’était déjà passionnée par son cours sur la thérapie assistée par l’animal. Et son projet à germer lors d’un stage en institution psychiatrique pour détenus car ceux-ci lui confient ne pas comprendre « pourquoi il n’y a pas d’animaux ici ».
Marlies a fait le lien entre les chiens qui remplissent les refuges et qui manquent d’une éducation appropriée et les prisons surpeuplées où la vie pour les détenus manque souvent de sens. Son idée est de mettre en relation des chiens difficiles à placer avec des prisonniers mis à l’écart de la société pendant une longue période pour qu’ils puissent ensemble se réinsérer.
Le projet a l’ambition de viser un avenir meilleur tant pour les humains que pour les animaux. Il propose des programmes de formation en milieu carcéral et durant huit semaines des détenus entraînent un chien de refuge. Cette méthode a démontré des bénéfices à la fois sur les hommes et les animaux. Pour les détenus, on observe une augmentation de la confiance en soi avec la prise de responsabilités ainsi que l’amélioration des capacités de communication. Ensuite les détenus qui travaillent avec un thérapeute canin devront aussi se préparer à se séparer du chien après huit semaines de travail commun. Savoir lâcher et dire au revoir au chien fait aussi partie de la formation.
Mutualiser des coopérations afin de resocialiser des personnes vulnérables et des chiens de refuge afin que chacun retrouve une place dans la société. C’est plus qu’une bonne idée, c’est agir pour une nouvelle société.
Source : journal « Le Soir »20 août 2021 – Photos : Pixabay
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