jeudi, novembre 28, 2024

Reportage : Monument aux SS avec l’aval des autorités (partenariat avec POUR)

Depuis plus d’une semaine, la Belgique connaît des journées de chasse à l’homme. Jürgen Conings, 46 ans, un militaire professionnel depuis près de trente ans, armé, déclara vouloir s’en prendre à l’intégrité physique d’un virologue et entrer dans la résistance.

Ce militaire est sympathisant de l’extrême droite, proches des néonazis et a reçu le soutien de dizaines de milliers de facebookiens clamant « Sauvez notre héros », alors que de nombreux de ses collègues de la Défense déclarèrent être de son avis.

Catalogué de « menace grave », c’est-à-dire d’extrémiste potentiellement violent par l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (OCAM), la Défense belge négligea le suivi de cette information, selon diverses sources.

Pour moi, ce fut l’occasion de me rendre à Zedelgem et à un monument cher à des gens comme Jürgen Conings.

Reportage en direct (Photos Marie-Paule Peuteman/Fréquence Terre) :

Si Jacques Brel a magnifiquement chanté le Plat Pays, gageons qu’il serait monté au créneau comme je le fais depuis Zedelgem, une commune de Flandre occidentale  située entre Bruges, la Venise du Nord, et Ostende, la Reine des Plages.

Là, dans cette commune balayée par un vent puissant, sous une pluie battante et un ciel de plomb, au bout d’une longue route menant vers la campagne, s’élève un monument en forme de stèle.

Elle est parsemée de dizaines d’abeilles dorées en métal et au sommet trône une ruche.

Ode à la Nature ? Salut amical à nos merveilleuses productrices de bon miel ? Surréalisme à la belge ?

Non, hélas, ce monument est censé symboliser la « Liberté » mais, en réalité, il est dédié aux légionnaires SS lettons qui, après la Seconde Guerre mondiale ont été emprisonnés à Zedelgem comme prisonniers de guerre.

Ces soldats, les pires sanguinaires parmi les nazis, membres de divisions de la Legion Waffen SS, étaient volontaires pour s’allier aux hordes d’Hitler et commirent de multiples atrocités à l’encontre de populations civiles et de prisonniers de guerre qu’ils arrêtaient.

Pourquoi une ruche au sommet du monolithe ? Parce que, tenez-vous bien, selon le concepteur de ce monument, « les abeilles sont pacifiques ».

Érigé depuis trois ans, malgré cette « falsification mémorielle » dénoncée avec vigueur par diverses associations démocratiques, l’État belge joue la politique de l’autruche, ce qui ravit, bien entendu, les partisans de l’extrême droite et autres négationnistes qui se rendent à ce monument avec une ferveur non feinte.

Pour ma part, m’y rendre était une obligation de démontrer médiatiquement que la démocratie est de plus en plus bafouée dans une indifférence dangereuse qui menace nos libertés fondamentales.

 

 

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