jeudi, novembre 28, 2024

Rosa Luxemburg : femme rebelle et citoyenne du monde

Exception faite de Greta Thunberg, il se dit que la jeunesse actuelle n’a plus de modèles à prendre en exemples pour s’engager dans des actions citoyennes au nom de la solidarité et de la fraternité, concepts qui sont quand même des piliers d’une société où le bien-vivre ensemble est tellement crucial.

Alors, en attendant d’autres Greta, allons à la découverte de Rosa Luxemburg (1871-1919), une citoyenne du monde, grande opposante à la guerre et au militarisme, condamnée à la prison en 1914 pour son appel à la désobéissance militaire, puis assassinée par des soldats allemands le 15 janvier 1919, son cadavre étant jeté dans un canal berlinois.

C’est elle qui dit, comme un pressentiment à son terrifiant destin, que, certes, le monde était beau mais qu’il le serait davantage s’il n’y avait pas sur terre des pleutres et des lâches.

Et de mettre en exergue le fait qu’il y a toujours au bout de la chaîne de la répression une personne qui a le pouvoir d’accomplir l’acte qu’on lui commande ou de refuser.

Alors, pour avoir énoncé pareille évidence et avoir eu des idées pacifiques, elle fut donc mise à mort à l’âge de quarante-huit ans. Assurément, quand elle parla de lâches et de pleutres, je pense aussitôt au gouvernement allemand d’Adenauer en 1962 qui jugea que son exécution avait été légale en accord avec la loi martiale.

Elle qui, pourtant, toute sa vie, avait lutté pour la fraternité, dénonça le nationalisme, eut une attention indéfectible au prolétariat, fut alors rapidement fichée par la police tsariste, celle de la Russie ayant envahi la Pologne natale de Rosa.

L’internationale était la clef de voûte de son idéal politique et elle était intransigeante dans son soutien à une organisation pacifique des travailleurs rejetant le terrorisme.

Une de sources de la présente chronique.

Ajoutons, qu’elle était incorruptible, ne supportait pas les compromissions, et la haine à son égard s’installa insidieusement.

À 23 ans, elle fut traitée de rebut juif, de gredin, de brigand.

Eh bien, malgré ce climat hostile, elle poursuivit inlassablement son idéal, jusqu’à fonder un journal, appelé La Cause ouvrière, avec Léo Jogichès, son compagnon. Dans ses écrits, elle était aussi à la pointe pour affronter ceux qui se disaient socialistes et qui n’hésitaient pas à collaborer avec la police pour se débarrasser d’adversaires politiques.

Après avoir vécu un temps à Zurich, elle débarqua à Berlin.

La suite de la courte vie de Rosa Luxemburg se déclinera dans une prochaine chronique…

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