Ce n’est pas à un joggeur-randonneur au long cours qu’il faut apprendre que la marche et la course à pied sont souvent synonymes de réflexions, méditations, prises de décisions et, surtout, de bien-être physique et mental, voire de techniques de revalidation dans certaines maladies, surtout cardio-vasculaires.
Qu’en est-il avec L’Homme qui marche un roman de Jean-Paul Delfino, surnommé le « conteur des petits miracles », récemment paru aux Éditions Héloïse d’Ormesson ?
D’emblée la citation de Jean Giono donne le ton : « Si tu n’arrives pas à penser : marche. Si tu penses trop : marche. Si tu penses mal : marche encore », citation qui ouvre les 270 pages de ce récit en forme de balades, de promenades, de déambulations, parfois surprenantes, d’autres fois enchanteresses, mais jamais inintéressantes sur le plan humain.
Noël : c’est l’anniversaire de Théophraste Sentiero, 41 ans, et, bien entendu, le pantagruélique repas du jour dédié à la naissance de Jésus, celui qui, pourtant, paradoxe de la Nativité, prêcha la sobriété.
Soudain, les jambes de Théo se mirent à trembler sous la table. Des secousses qui perdurèrent le lendemain, et encore le surlendemain.
La médecine y perdait son latin et même pied, si j’ose dire, au contraire d’un vieux libraire qui, lui, avec une sagesse probablement puisée dans de vieux manuscrits ou grimoires, allez savoir, conseilla à Théo de marcher. Oui, tout simplement mettre un pied devant l’autre, de se laisser aller au rythme de ses saccades et au gré du vent.
Ainsi, Théo déambula à travers rues et quartiers de Paris, parfois en banlieue, avec la marche comme un remède ou une thérapie à son trouble moteur. Et, là, visiblement, il y avait quelque espoir de canaliser ces tremblements intempestifs.
Bien sûr, quand il s’arrêtait pour s’hydrater dans un bistrot et glissait ses jambes sous la table, eh bien, « Dame tremblote » reprenait sa danse au point qu’au Gay-Lu, madame Jouve, tenancière du bistrot, crut faire de l’humour en lui demandant s’il avait attrapé la danse Saint-Guy, une infection qui touche le système nerveux, et lui indiqua les toilettes !
Ainsi, dans ce roman écrit par celui qui collectionne les prix littéraires, vous allez suivre les pérégrinations de Théo. Vont-elles les mener à la guérison ? Je peux seulement vous dire, sans risque de divulguer la réponse à cette question, qu’elles lui feront découvrir quelques personnages lui ouvrant « un horizon insoupçonné », comme l’indique Jean-Paul Delfino.
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