Son doctorat en sciences appliquées en poche, Pedro Correa est devenu artiste photographe ! Une seule raison à ce changement notoire de statut social : la force de la passion.
« Nous sommes la Relève », écrit-il dans son ouvrage Matins clairs (L’Iconoclaste) ou « Lettre à tous ceux qui veulent changer de vie ». C’est-à-dire, les contestataires, les rebelles, les subversifs, les bienveillants, les sensibles, les rêveurs, les inadaptés, les malades de ce système.
Son père, son grand-père, ont connu la guerre d’Espagne : « La guerre, c’est le retour à l’état sauvage. Plus aucune règle de notre édifice social ne compte. Il s’agit de tuer son prochain, c’est le ‘‘ tuer ou être tué’’ des champs de bataille devenu le ‘‘croître ou mourir’’ des entreprises. »
La mère de l’auteur n’avait pas été mieux lotie, puisqu’elle porta sa jeunesse difficile comme les plongeurs leurs bouteilles d’oxygène : « un lourd poids sur le dos qui permet de survivre ».
Ses parents sont devenus enseignants et artiste à Bruxelles, loin des champs et chantiers de leur coin reculé d’Espagne à la frontière portugaise, là où cette famille émigrée dans la capitale de l’Europe retournait lors des congés.
Pedro Correa explique : « Je suis devenu photographe car j’étais à la recherche de la beauté du quotidien. J’ai toujours écrit car j’étais fasciné par la beauté de l’humain. »
Il fit un constat, qu’ici à Fréquence Terre nous avions aussi dressé il y a bientôt une année : lors du premier confinement pour cause de COVID-19, les acteurs essentiels de la Société sont les soignants, les éboueurs, les enseignants, les artisans, les artistes, les conducteurs de bus, le personnel de nettoyage, les agriculteurs, les militants, les bénévoles, soit, je le cite « toutes celles et tous ceux qui nous font vivre, nous maintiennent en vie et nous donnent envie d’exister. »
En revanche, à l’opposé, il y a toutes ces professions dont la disparition n’altérerait par ladite Société car, selon Pedro Correa, « ils ont pour unique vocation le maintien du système en place. »
Système capitaliste, consumériste, hyperconnecté et robotisé jusque dans la pensée.
L’auteur a un rêve : celui d’un nouveau monde où l’on rétribuera chaque activité de façon proportionnelle à son bénéfice sur nos prochains, sur notre habitat, sur notre planète.
Il conclut et je suis en accord avec lui : « Toutes nos luttes sont indispensables ». J’ajoute : faut-il encore que la majorité des gens adhèrent à ces luttes citoyennes, en soient des acteurs, ne considèrent plus l’insoumission et la désobéissance civile, par exemple, comme de l’incivisme ou du folklore.
Comme un mantra, il me plaît à répéter que ce qui est présenté comme légal par les autorités n’est pas obligatoirement légitime, et que la conscience prime sur les lois et le système ultracapitaliste qui bafoue les droits humains et notre environnement au nom du rendement, donc du profit et de l’actionnariat.
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