Plus de 700 pages composent « À Combat » (Folio), l’essai qui regroupe les éditoriaux et articles d’Albert Camus qu’il écrivit au quotidien Combat.
L’un d’eux débute de la manière suivante : « Pour une fois, on nous permettra de parler sur le ton de la colère ».
À savoir, que le 18 mars 1945, il dénonçait le cynisme d’un ministre, Ramadier pour le citer, à qui il s’adressa alors directement : « Tout le monde sait aujourd’hui que les ministres connaissent une stabilité inversement proportionnelle à leurs capacités, et personne n’ignore que la stabilité fait la force des gouvernements. »
Autre coup de colère, le 17 mai 1945 : « Il faut que l’on sache qu’un seul des cheveux de ces hommes, ceux encore emprisonnés à Dachau alors que le camp a été libéré par les Américains, a plus d’importance qu’une vingtaine de ces hommes politiques dont des nuées de photographes enregistrent les sourires. »
Encore quelques phrases par ci par là qui en disent long sur l’engagement humaniste de l’écrivain :
« Nous ne pourrons pas être tout à fait fiers de notre pays tant que des hommes qui y travaillent auront faim. »
« Pourquoi donc s’être autant battu, sinon pour qu’un peuple puisse un jour crier sa délivrance. »
« Nous avons toujours dit que le combat contre l’ennemi nazi se confondait avec la lutte contre les puissances d’argent. »
« Il y n’y a pas de repos dans la vérité. La liberté est à tous les hommes ou à personne. »
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