jeudi, novembre 28, 2024

Apostasie : un acte citoyen volontaire et public  

Selon les dictionnaires, apostasie signifie abandon volontaire et public d’une religion ou renonciation publique à une doctrine ou à un parti, alors qu’apostat signifie une personne qui renonce publiquement à une doctrine ou à une religion.

Nos confrères de Charlie Hebdo viennent de consacrer un important dossier à la Pologne et plus spécifiquement au combat qui y est mené contre l’obscurantisme. Je cite Nina Sankari, fondatrice d’une organisation athée qui déclara : « La Pologne est leader mondial de la « déchristinisation » chez les jeunes : deux millions de croyants ont quitté leur foi et un million l’ont fait ces deux dernières années.  ‘‘ Dieu, honneur et patrie’’, c’est terminé pour eux ! »

Le christianisme, c’est-à-dire, 2 milliards et demi d’adeptes répartis à 50% de catholiques, 37% de protestants, 12% d’orthodoxes et le restant d’anglicans, d’évangélistes, de pentecôtistes…, est la première religion sur la planète, suivie de l’islam avec un milliard et demi et l’hindouisme un milliard, pour le trio de tête, selon les statistiques.

Ainsi, l’Église catholique est en tête dans ce classement.

Dans les chiffres de baptisés, cela doit être exact, car on ne conçoit pas qu’Elle puisse nous mentir et trafiquer les statistiques, n’est-ce pas ? Mais dans la réalité, est-ce le cas ?

Combien d’églises ne sont-elles pas quasiment désertes à l’heure des offices ? Combien d’édifices religieux catholiques n’ont-ils pas été désacralisés, transformés en salles de fitness, dancings, hôtels, voire rasés ? Combien de baptisés n’ont-ils pas renoncé, pour une raison ou une autre, à ne plus pratiquer leur religion dans laquelle ils ont été versés de force à peine âgés de trois ou quatre jours, donc sans leur consentement.

Alors, pour être en conformité avec cette réalité il existe l’apostasie pour rétablir des statistiques les plus exactes possibles.

Je sais que ce terme fait parfois peur, mais, ici, il s’agit d’une information et non pas pousser quiconque à devenir apostat. À chacun ses croyances.

Néanmoins, il faut savoir, ou rappeler, qu’il n’y a pas moyen de se faire « débaptiser » car, une fois baptisé, c’est pour toute la vie.

L’Église a parfaitement géré cela, saint Augustin en tête qui clamait que si une personne n’était pas baptisée et décédait, son âme était dirigée vers l’enfer. Ces derniers temps, canular ou pas, on vit même sur les réseaux sociaux un prêtre garder la distance sanitaire en bénissant un bébé avec un pistolet à eau bénite…

Ceci dit, l’Église avait quelque peu revu cette sentence atroce (pour ceux qui y croient), en inventant les limbes, un état intermédiaire entre le paradis et l’enfer.

Quoi qu’il en soit, on ne peut pas se faire débaptiser mais, en revanche, on peut se faire rayer des listes de baptême et, alors, ne plus être comptabilisé en tant que catholique.

La démarche est officielle et doit être effectuée auprès de l’ecclésiastique en charge de la paroisse de votre baptême, avec demande d’accusé de réception sur la réalisation concrète de votre demande. Vous n’avez pas à justifier celle-ci, votre décision est personnelle, tout comme vous pouvez expliquer la raison de votre geste.

D’aucuns, parmi ceux qui ont quitté le giron de l’Église, diront qu’ils se moquent de cette démarche et que cela ne les empêche pas de vivre leur athéisme ou une autre spiritualité.

C’est vrai, sauf qu’il faut rappeler l’omniprésence de l’Église dans les rouages de divers États : les présidents des USA prêtent serment sur la bible, les politiciens belges assistent au Te Deum dans la cathédrale de Bruxelles, entre autres lors de la fête nationale, que ce même pays subventionne les cultes, qu’en France, la notion de « civilisation judéo-chrétienne » supplante parfois celle de la république, qu’en Pologne, comme dans les trois États précédents, l’Église fait pression sur le monde politique pour contrecarrer ou abroger certaines lois, telle celle concernant l’interruption volontaire de grossesse ou, même, l’utilisation de la pilule contraceptive, sans parler de la virulence contre le droit de mourir dans la dignité, ce qui est particulièrement bien accueilli par une extrême droite de plus en plus violente.

Incontestablement, un retour à l’obscurantisme se pointe à l’horizon.

Comme il est grand temps que les croyants regagnent le cercle privé duquel ils n’auraient jamais dû sortir, l’apostasie est également un acte qui spécifie clairement le refus de cautionner la mainmise du religieux sur la Société et, de la sorte, prôner que le concept le plus fondamental du vivre-ensemble est la fraternité universelle, celle relevant des Droits humains.

1 COMMENTAIRE

  1. L’apostasie est condamné à mort en islam….et comme, il y a pas de baptême en islam …donc c’est un héritage dogmatique …., …

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