« Paroles des peuples racines » de Sabah Rahmani (Actes Sud) avec en sous-titre « Plaidoyer pour la terre » et une préface de Pierre Rabhi, est un livre qui débute avec cette puissante explication :
« L’arbre de l’humanité vit, grandit, évolue, tantôt fleurissant, tantôt flétrissant, nourri par la même sève, éclairé par la même lumière, même si ses branches n’empruntent pas les mêmes voies. Cette sagesse, les peuples racines la cultivent depuis des millénaires. Sans doute parce ce sont les héritiers des premières pousses, n’oubliant pas de c’est la terre nourricière qui porte les fruits de la vie.
Aujourd’hui encore, ces peuples dits aussi premiers, indigènes ou autochtones, reconnaissent la place vitale de la nature dans leur organisation sociale ou spirituelle. »
Il s’en suit une constatation importante qui est l’axe central de ce livre :
« Notre lien au vivant est aussi le regard que nous portons sur nous-mêmes. »
Les peuples racines, ce sont les Amérindiens, Pygmées, Maoris, Samis, Kanaks…, soit plus de 370 millions de gens répartis sur tous les continents, parlant plus de quatre mille langues et vivant sur 22% des terres où se trouvent 80% de la biodiversité mondiale.
Ils sont des « gardiens de connaissances millénaires en matière d’écologie et de sciences traditionnelles » qui ne demandent pas mieux de participer au rétablissement de l’équilibre de la nature.
Mais, allez dire cela aux Trump, celui qui prépare déjà son retour à la Maison Blanche, Bolsonaro, aux patrons de Monsanto-Bayer, Total, aux adeptes du nucléaire… et, comme les textes de l’ONU en la matière n’ont aucune valeur juridique, il y a encore beaucoup de travail à effectuer pour empêcher le nettoyage ethnique et un écocide.
« Paroles des peuples racines » de Sabah Rahmani propose dix-neuf chapitres, chacun étant dévolu à un peuple.
Pour la présente chronique, j’ai choisi de vous présenter une pensée ou une réflexion de cinq d’entre eux.
- Peuple Ashaninka du Pérou : « Il y a deux manières de voir l’éducation : à travers la science développée par les connaissances occidentales, et via les savoirs indigènes, qui puisent leurs connaissances dans les semences, les arbres, les plantes médicinales, les chants, les musiques et le langage. Si nous allions les deux, nous survivrons. »
- Peuple Déné du Canada : « Si vous ne croyez pas que tout est vivant, les problèmes et des destructions persisteront. »
- Peuple Popora à Taiwan : « Pour préserver notre culture et nos savoirs, la première chose à faire est d’apprendre par l’expérience. »
- Peuple Polinou du Bénin : « Aucun peuple ne doit être supérieur à l’autre, car nous avons la Terre en partage. Nous ne sommes pas venus sur la Terre, nous sommes venus DE la terre et nous retournerons à la terre. »
- Peuple Maori en Nouvelle-Zélande : « Si vous voulez apprendre de la nature, taisez-vous, écoutez et vous verrez… »
Photos extraites du livre publié à Actes Sud.
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