La Baie de Somme s’étend sur 70 km² et la Somme, fleuve côtier, se jette dans la Manche à cet endroit. Deux milieux naturels la forment : une zone de vasières recouverte par la mer deux fois quotidiennement et celle recouverte uniquement lors des grandes marées d’équinoxes. La baie est également constituée de deux estuaires qui s’emboîtent : celui de la Somme et celui de la Maye.
Haut lieu ornithologique, une partie est transformée en réserve naturelle. À marée basse, dans l’estran, on voit des moutons brouter dans la baie, ce qui leur donne une chair au goût de « pré-salé ».
Considérée comme l’une des plus belles baies du monde, elle accueille également des phoques-veaux marins, parfois des phoques gris, et, de manière régulière, des sarcelles, chipeaux, bécassines…
Au Crotoy, « La station où il fait bon vivre », c’est, aussi, celle de certains « fantômes »… En effet, ici, l’âme de Colette plane encore quand, en 1907 et 1908, elle s’imprégna des sensations de la Baie pour écrire : « Ses ciels turquoises, égyptiens, cendre verte, cendre bleue… qui se mirent dans des chenaux oblongs parmi les sables blonds… »
Ici, Seurat et Sisley, Manessier et Toulouse-Lautrec ont manié pinceaux et palettes de couleurs pour immortaliser ou s’inspirer d’un environnement exceptionnel.
Et puis, sans oublier que Victor Hugo passa en ces lieux, c’est aussi ici que Jules Verne, entre 1865 et 1870, écrivit « Vingt mille lieues sous les mers », non loin où, le 21 novembre 1430, Jeanne d’Arc fut incarcérée par les Anglais jusqu’au 20 décembre, avant de marcher dans la baie pour se rendre à Saint-Valery puis à Eu, enfin à Rouen où elle monta sur le bûcher.
Parlons-en, justement de Saint-Valery…
Dès la préhistoire, le lieu de Saint-Valery fut occupé et ensuite au moment de l’épopée de Guillaume le Conquérant, il y eut un épisode particulier puisque, en 1066, son imposante flotte attendit les vents favorables à Saint-Valery pour mettre le cap sur l’Angleterre. Il sera couronné roi d’Angleterre peu après son séjour au « Vaisseau blanc ».
Français, Anglais, Bourguignons firent la destinée de la ville, les guerres de religions s’éternisèrent, quand, au XVIIe siècle, ce fut le début de la prospérité grâce à l’activité du port et à l’épanouissement de l’abbaye.
Puis, ce fut l’édification du canal de la Somme et, après de nombreuses décennies, une source d’inspiration pour les artistes-peintres, sculpteurs et écrivains.
Aujourd’hui, on se promène avec le ravissement chevillé au cœur dans l’une des plus belles baies au monde, on découvre Saint-Valery-sur-Somme « aux mille endroits pittoresques », cité médiévale, cité des marins, cité aux charmes tranquilles où se côtoient les quais, de rares vestiges des remparts, les vieilles pierres, les ruelles fleuries, les maisons du quartier des marins « Le Courtgain », la Porte de Nevers (XIVe siècle) et la Porte Guillaume (XIIe siècle), située entre deux tours majestueuses…
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