Au-delà des aspects de santé physiques particulièrement inédits et parfois dramatiques, il est nécessaire d’aborder celui de l’impact sur les relations humaines. Dans nos sociétés occidentales, certains couples se voient peu dans la vie quotidienne et avec le confinement imposé ils sont obligés de passer plus de temps ensemble. D’autre part, les enfants qui, souvent, voient trop peu leurs parents, ont l’opportunité de goûter à plus d’échanges.
S’il existe bien un risque pour la santé physique de tout un chacun, force est de constater qu’il existe aussi un danger pour la santé mentale de certaines personnes. En effet, diverses familles n’ont pas l’habitude de vivre confinées, car notre société en privilégiant l’individualisme a appauvri nos relations d’une solidarité bienveillante.
Cette période de confinement est sans doute plus difficile encore pour les couples en conflits, ainsi que pour leurs enfants. Voici quelques propositions de bon sens afin de traverser cette période le plus sereinement possible :
1. Se faire confiance en tant que parent
Être parent est un engagement à 100% et demande beaucoup d’adaptabilité. Si vous en avez fait la preuve jusqu’ici, il n’y a pas de raison pour que vous ne réussissiez pas à vous adapter à la situation inhabituelle actuelle.
2. Qualité et quantité
Ce n’est pas parce que vos enfants sont à la maison que vous devez passer l’entièreté de vos journées à vous occuper d’eux, encore moins vous plier aux jeux que vous n’appréciez pas, par exemple. À savoir, que la qualité prime sur la quantité. L’important, ce sont les temps partagés où chacun prend du plaisir.
3. Faites preuve de souplesse
À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Certaines règles devront être assouplies et de nouvelles instaurées. Ce qui prime c’est de communiquer à leur propos, les expliciter afin qu’elles soient acceptables par tous. L’idée est de construire des routines afin d’alléger les charges mentales.
4. N’hésitez pas à mettre vos enfants à contribution
Expliquez-leur le caractère exceptionnel du moment, et prenez le temps d’en parler calmement ensemble. Pourquoi ne pas revoir les tâches diverses de la maison et élaborer un programme ad hoc ? Prendre le bon côté des choses et se dire que c’est une belle occasion de développer l’entraide et la collaboration intrafamiliale.
5. N’hésitez pas à structurer les journées de vos enfants
Généralement, c’est l’école qui structure les journées, le risque est donc que les enfants se sentent rapidement désœuvrés, qu’ils ne sachent plus quoi faire, qu’ils papillonnent d’une activité à une autre, qu’ils ne semblent s’intéresser qu’à des activités passives (comme regarder la télévision ou leur smartphone), que les heures de lever, de coucher et des repas se déstructurent (en particulier chez les ados).
Prenez le temps d’expliquer l’intérêt de structurer leurs journées et faites un planning de la semaine avec eux. Il peut inclure et alterner des activités créatives, physiques, des moments de détente où les plus grands s’occupent des plus petits, des moments de contact virtuel avec les copains ou autres…
Ici encore, faites-en sorte qu’ils soient acteurs de leur temps et dès que le planning est établi, le faire respecter.
6. Renoncez à être superwoman ou superman
À savoir, il n’est pas possible de mener tous les objectifs de front. Établissez donc une liste des comportements que vous vous sentez prêt.e à supporter et identifiez les 2-3 comportements que vous jugez intolérables.
Prévenez vos enfants que vous serez plus « cool » sur certaines choses (ex. le désordre dans la chambre) mais que vous resterez intransigeant sur d’autres (ex. pas de violence). Il est très important de réfléchir aux sanctions et prévenez vos enfants de celles qui seront appliquées en cas de transgression. Rappelez-vous, que des règles sont utiles pour vivre ensemble.
7. Veillez l’un sur l’autre.
La situation actuelle engendre une modification drastique des disponibilités des conjoints. Prendre la mesure de la pénibilité de la situation de son conjoint et lui témoigner sa reconnaissance verbalement ou par de petites attentions.
8. Coronavirus et philosophie
Si aucun de vous n’est touché par le coronavirus, et c’est tant mieux, mesurez votre chance et prenez la situation avec philosophie.
Oui, vous aurez probablement envie de vous fâcher à l’une ou l’autre occasion. C’est parfaitement normal. Mais, pour éviter des débordements, n’hésitez pas à prendre l’air, au sens strict du terme, voire à avoir recours à une aide psychologique.
Les psychologues savent que cette période est d’une grande vulnérabilité en matière de mal-être, de difficultés conjugales et de burn-out parental. Ils sont là pour vous aider.
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