Quelque 780 pages composent À Combat, le livre paru chez Folio qui reprend les éditoriaux et articles de 1944 à 1947 d’Albert Camus, alors rédacteur en chef et éditorialiste à Combat, soit 165 documents au total.
Des textes d’un écrivain épris de justice, de liberté et de vérité.
Voici la 1ère chronique d’une série consacrée à cet ouvrage qui traite, également, de la nécessité d’introduire la morale en politique et d’exiger le respect de la dignité humaine. Encore une réelle résonance dans la conscience humaine contemporaine !
Combat, ce fut un journal dans l’Histoire qui, dès le début, évoqua sa volonté d’être un « journal d’information et de réflexion » et qui s’annonça à la fois comme un mouvement de résistance et une publication clandestine au moment de la Seconde Guerre mondiale.
Albert Camus fit d’ailleurs écho à cette double fonction en citant la « Déclaration montagnarde » : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »
Des slogans apparurent en appelant à l’unité, tel : « Un seul idéal : Liberté dans l’honneur ». Il fut aussi question de « démocratie en actes » et non de cette démocratie tant scandée par des politiciens lors de leurs promesses électorales.
Combat n’œuvra pas seulement dans l’Hexagone, il étendit son action en Algérie et au Maroc avec leurs spécificités propres.
Fort de son expérience de journaliste et d’écrivain, Camus apporta à Combat – encore dans la clandestinité sous le régime de Pétain -, un engagement « ne se contentant jamais de la description des faits mais proposant une réflexion (…) en s’efforçant de définir une véritable éthique du journalisme. »
Son engagement ne sera pas que rédactionnel au temps du nazisme et de son allié le pétainisme, puisqu’il participa au transport et à la diffusion du journal.
Assurément, Albert Camus fut un journaliste « engagé » dans tous les sens de ce noble terme.
Musique : Michaël Mathy.
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