Les contes qui sont racontés à la veillée ou au bord du lit, nous permettent de traverser la nuit sans nous perdre en route. Ils sont des messagers et des médiateurs car ils chuchotent à l’oreille des petits et des grands une très ancienne Sagesse
Pour l’autrice Jacqueline Kelen, l’homme d’aujourd’hui a coupé les liens avec le surnaturel, il nie toute réalité qui n’est pas scientifiquement prouvée. L’homme moderne croit conquérir son indépendance en niant les dieux et l’univers invisible mais c’est lui-même qu’il met en cage. L’homme se résigne à sa condition mortelle, il s’habitue à sa cage qu’il prend grand-peine à décorer mais où malgré tout règne une atmosphère d’indifférence.
Dans ce superbe essai Une robe de la couleur du temps avec en sous-titre « Le sens spirituel des contes de fées », il est évidemment question de contes mais il est surtout une invitation privilégiée pour le lecteur de regarder l’envers du décor, d’aller voir du côté des coulisses du monde… « il était une fois, il y a bien longtemps… »
Par exemple, il se fait que les tisserands, les tailleurs, les marchands d’étoffe apparaissent souvent dans les contes. Ils rappellent à l’homme insoucieux que le fil du temps se déroule vite, et même très vite et ils montrent aussi les multiples liens visibles et invisibles qui tissent une vie humaine.
Ainsi, les contes ont avant tout une portée initiatique, ils appellent à une autre conscience, à une vie supérieure. Ces récits parlent de l’âme car en utilisant des images et des symboles, ces histoires intemporelles cherchent à répondre aux questions que les hommes se posent au sujet de la mort, de l’amour, de leur destinée…
Bien sûr, les contes ne donnent pas de solutions définitives par contre ils ouvrent de nouveaux possibles. Les contes parlent d’une autre vie, impalpable et puissante dont chacun est dépositaire et peut découvrir en sa propre intériorité.
Les contes traditionnels nous apprennent deux dimensions importantes : nous avons à apprendre (à quitter une sorte d’indolence ou suffisance) et à grandir (à se libérer des dogmes et des conditionnements).
Le conte traditionnel s’adresse à l’homme intérieur. Il convient donc d’entendre et de comprendre ce qui se cache derrière l’histoire et surtout d’observer ce qui résonne à l’intérieur de soi.
Jacqueline Kelen, autrice de nombreux ouvrages, essayiste et conférencière est passionnée par les mythes et la voie mystique.
Une robe de la couleur du temps / Le sens spirituel des contes de fées
Éditions : Albin Michel, Collection poche « Espaces libres ».
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