J’apprécie quand un auteur écrit des phrases, courtes ou longues, peu importe, qui, au-delà du récit proprement dit, insuffle des comparaisons, des suppositions, des interrogations… et qui, dans le fond, façonnent la réflexion.
Dans La Première Amie de Geneviève Senger, roman paru aux Presses de la Cité, outre l’histoire singulière entre Sarah et Ève, j’en ai relevées quelques-unes que je vous livre comme autant de méditations possibles dans notre quotidien et notre destinée.
Je trouve qu’il s’agit de moments privilégiés que s’accorde l’auteur.e à nous les transmettre et s’inscrivent alors, si on le désire, dans la réflexion sur notre propre cheminement de vie.
- « La mémoire, c’est comme un lézard, on lui arrache la queue, elle repousse. »
- « Il faut des hommes pour que le monde puisse continuer à se détruire, que les guerres se perpétuent, et que les femmes meurent sous leurs mains. L’homme n’est que le plus puissant et le plus cruel des prédateurs de ce monde. Elles essaient, avec beaucoup de succès parfois, de les imiter, et leur principal objectif est de les égaler. »
- « Le paradis commence toujours dans un jardin. »
- « On écrit toujours pour être lu, c’est un acte solitaire qui s’adresse aux autres. On se donne en quelque sorte. Si on ne veut pas donner, on jette au fur et à mesure, on efface les traces. »
- « Tous les couples se disputent, se font des crasses, se font payer cher le fait de vivre ensemble, comme si vivre ensemble était forcément un sacrifice dont il fallait accabler le conjoint, ce mot absolument horrible qui prouve que la langue française est capable du pire. »
- « On ne ment pas à son journal intime. »
Quant au roman La Première Amie, sachez qu’il s’agit vraiment d’une histoire captivante et troublante, très captivante et plus que troublante même…
Musique : Michaël Mathy.
Photo : Pierre Guelff.
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