Lire pour la première fois La Condition humaine d’André Malraux dans l’édition de 1946 parue chez Gallimard, fut pour moi une révélation concrète au-delà des informations ponctuelles glanées durant des décennies, comme je l’ai déjà expliqué dans une première chronique intitulée « Il n’est pas trop tard » au sujet de ce chef-d’oeuvre.
Après trois cents pages de descriptions précises qui fixent avec un luxe de détails la situation dans Shanghai en pleine insurrection, la dernière centaine de pages est un long suspense qui s’amplifie pour donner un profond sentiment de révolte face à la torture et aux gens jetés vivants dans le feu de la chaudière de locomotives.
Et, durant ce temps, des hommes d’affaires évoquaient un Consortium, la politique du risque et la protection de l’épargne !
Quelques propos balisent ces dernières pages de toute leur puissance évocatrice qui fit d’André Malraux, un « grand » de la littérature et qui, rappelons-le, fut un militant antifasciste : « On fait de bons terroristes avec les fils de suppliciés », « Un homme qui va sans doute vous faire tuer ressemble décidément à n’importe quel autre », « L’homme n’a pas envie de gouverner : il a envie de contraindre » et « Il est très rare qu’un homme puisse supporter sa condition d’homme ».
Musique : Michaël Mathy.
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