« Une histoire de l’écologie politique – De René Dumont à Nicolas Hulot » (2) d’Arthur Nazaret (Éditions La Tengo)
Voici la deuxième chronique consacrée à l’excellent essai Une histoire de l’écologie politique – De René Dumont à Nicolas Hulot » d’Arthur Nazaret (Éditions La Tengo) et en cette fin des années 70 quand les écologistes se posaient toujours la triple question par rapport à leur engagement politique : subversion ou participation ? Se structurer en parti ou multiplier les manifs et rassemblements ? S’allier à la gauche ou non ?
Ce fut alors qu’un certain Brice Lalonde entra dans la danse et déclara : « L’écologie ne saurait se borner à la préservation de la nature, elle doit s’attaquer aux racines du mal, c’est-à-dire au productivisme qu’induit la course au profit du monde occidental. »
Dans la foulée, il sera aussi question d’autogestion communale, référendums communaux, élimination progressive de la circulation automobile privée en ville…
Aux élections municipales de 1977, 9% des suffrages pour les écolos et une belle percée médiatique, puis aux législatives de 1978 et l’arrivée d’ « Écologie 78 » les revendications se font de plus en plus nombreuses : autonomie aux groupes locaux, arrêt du nucléaire, luttes contre le centralisme, l’uniformisation, la planification systématique…, le tout sous les paroles cajoleuses de François Mitterrand. Résultat : la galère avec 2,14%.
Aux présidentielles de 1982, Brice Lalonde lança le slogan « Droite ne puis, gauche ne daigne, écologiste je suis », bof, cela fera 3,88% et les écolos seront plus divisés que jamais, se retrouvant quasiment à l’état de groupuscule.
Alors, en 1984, ils décidèrent de s’unir et les Verts créèrent une structure idéologique et durable, du moins ils l’espéraient. Par opportunisme, Mitterrand libéra le Larzac de la convoitise des militaires et Plogoff du nucléaire, mais, comme l’écrit Arthur Nazaret : « Les cris du Mouvement d’écologie politique sont aussi efficaces qu’un seau arrosant le désert ».
Alors, après des années de tergiversations, le parti écologique français « Les Verts- Confédération écologiste – Parti écologiste » est né.
L’ambition était vaste avec une véritable révolution : « La conquête du pouvoir se fera avec des fleurs, pas des fusils » sera-t-il précisé. Las, aux élections européennes de 1984, surtout le FN attirera l’attention avec ses 11% ! Les écolos français étaient exsangues, ils en appelèrent à leurs collègues allemands et belges, René Dumont, 82 ans, reprit du service, mais les écolos coulèrent aux législatives et régionales de 1986, à l’instar du Rainbow Warrior, lui, coulé par l’État de Mitterrand le pseudo-socialiste.
Même Tchernobyl et le nuage dangereux qui se serait arrêté, pile, à la frontière de l’Hexagone, ne mit pas les écolos sur le devant la scène.
C’est dire combien tout cela manquait d’unité, de stratégie, de conviction, dans le fond. Et puis, un certain Antoine Waechter pointa le bout de son nez…
La suite de cette saga dans les prochains jours.
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