« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff en partenariat avec le magazine POUR (écrire la liberté).
Dans les trois précédentes chroniques consacrée à l’essai « Les robots vont-ils remplacer les journalistes ? » de Damien Desbordes (Éditions Plein Jour), il a été chronologiquement question du robot industriel qui, il y a de nombreuses décennies, était appelé à faciliter la tâche de l’ouvrier dans ses travaux les plus pénibles puis, business obligeant, à augmenter les cadences de productions, ensuite l’ordinateur et ses fonctions de plus en plus sophistiquées à se répandre dans le monde scientifique et la vie courante, il y a encore la pourchasse par des multinationales à la data, source d’informations personnelles sur la vie privée des citoyens afin de les pousser vers tel achat ou tel comportement, ensuite, les recherches se sont focalisées sur l’intelligence artificielle avec, en but essentiel, celui d’inculquer celle-ci à l’être humain. C’est-à-dire, former un « nouvel être humain » qui, dans le fond, n’aurait plus de libre arbitre, ni de notions de morale, la démocratie n’étant plus qu’un lointain souvenir.
Cette évolution ne relève pas d’une quelconque science fiction, mais d’une réalité dont le but final commence à laisser entrevoir ses contours. Quand on sait les milliards d’informations qui sont recueillies sur les citoyens, stockées, analysées, utilisées à des fins mercantiles par des multinationales dont l’éthique est le cadet des soucis, il y a de quoi frémir et, ce moment est en marche !
Effectivement, force est de constater que les moyens mis en œuvre pour aboutir à une société robotisée sont bien plus colossaux que les « mesurettes » édictées par l’une ou l’autre administration sur la protection de la vie privée, car on sait que ce sont les multinationales qui dirigent de plus en plus la planète, quitte à aller à sa perte sur le plan environnemental, leurs bénéfices financiers étouffant une éventuelle conscience morale en ce sens.
Certes, on peut se consoler en se disant qu’il y a encore la main de l’être humain pour gérer tout ça. Hélas, plus pour très longtemps, disent certains chercheurs japonais et bordelais qui ne trouvent pas du tout loufoque d’envisager un hybride homme-machine augmenté d’une intelligence artificielle, sorte de robot de terrain 100% artificiel ressemblant à un drone.
En attendant, je vous assure que la présente chronique est bien celle de… Pierre Guelff.
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