lundi, novembre 25, 2024

L’État belge enferme des enfants !

Alors que la pratique avait été abandonnée depuis bientôt une décennie suite à la condamnation par la Cour européenne des droits de l’homme, l’État belge a progressivement remis en service le fameux « 127bis », bâtiment situé près de l’aéroport national, utilisé pour les étrangers susceptibles d’être expulsés.

Ainsi, en 2011, il fut à nouveau question de centre fermé pour familles avec enfants, cependant sous certaines conditions, texte émanant d’élus libéraux et socio-chrétiens (dits « humanistes ») et appliqué en 2012 sous un gouvernement comprenant, cette fois, des socialistes. Et puis, en ce mois d’août 2018, accélération de cette exécrable manière d’agir par le secrétaire d’État Théo Francken, nationaliste chargé de l’asile et de la migration.

Manifestation à Bruxelles, le 15 août 2018 (Photo Isabelle Marchal).

Les réactions outrées ne manquent pas mais rien n’y fait ! Même le Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations-Unies n’est pas arrivé à faire fléchir le gouvernement fédéral belge. Pourtant, il exhorta la Belgique à ne pas enfermer des enfants en vue de leur expulsion avec leur famille : «  Les enfants sont vulnérables et ont besoin de soins spécifiques. Nous devrons les traiter d’abord et avant tout comme des enfants, et non comme des étrangers en situation irrégulière. Même s’ils sont détenus avec leur famille ou seulement pour une courte durée, la détention peut avoir un effet dévastateur sur le développement physique, émotionnel et psychologique des enfants.  »

Le texte officiel du gouvernement belge a obligatoirement été signé par le chef de l’État, pour rappel, le roi Philippe, non élu démocratiquement, et, ici aussi, des questions se posent. Son épouse, la reine Mathilde, qui se targue d’être « la voie royale pour les enfants » en étant présidente d’honneur d’UNICEF-Belgique est soudain bien silencieuse. Et puis, pourquoi Philippe a-t-il signé ce document alors qu’il avait légalement la possibilité de contourner cette sale besogne, comme le fit son oncle Baudouin, se mettant en impossibilité de régner durant une trentaine d’heures pour, je cite, « grave problème de conscience » au moment d’avaliser la loi partielle sur l’IVG ?

Des enfants enfermés : cela peut-il émouvoir un roi (et des politiciens dignes de ce nom) ? (Photo Isabelle Marchal).

On n’est plus à une entourloupette dans la capitale de l’Europe, non ? En attendant, les politiciens belges qui, en 2011 et 2018, ont progressivement voté une loi autorisant l’enfermement des enfants et ce avec la bénédiction du Palais royal, ont-ils la conscience tranquille ?

Poser la question est peut-être y répondre. Ce qui est certain, c’est que le bruit des bottes s’accentue…

Photos : Isabelle Marchal, que nous remercions.

 

 

 

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