Ostende, la « Reine des Plages », à quelques dizaines de kilomètres de la frontière française, et son musée Mu.Zee devraient attirer les 250.000 Français résidant en Belgique, ainsi que tous les vacanciers venus de l’Hexagone.
En effet, jusqu’au 16 juin 2019, s’y tient une remarquable exposition consacrée au peintre, graveur et anarchiste James Ensor[1], décrit par Henri Storck, cinéaste et documentariste de renom, comme étant « le peintre splendide, le grand magicien ensorceleur. »
Ensor appréciait la cité balnéaire au point d’en faire sa muse et source d’inspiration, mais, aussi, l’impétueuse Mer du Nord, les festivités carnavalesques et les masques.
Sur place, les explications donnent un éclairage surprenant de cet artiste aux œuvres internationalement connues au point d’être exposées, parfois de manière itinérante, à New York, Chicago, Los Angeles, Utrecht, Tokyo, Bâle, Liège, Copenhague, Anvers, Londres… : « Il voulait être original et continuer à innover pour produire des œuvres qui ravissent le spectateur. Son objectif final était de partager cet état de béatitude qu’il ressentait devant la beauté de la mer, ou quand inspiré par le nacre d’un coquillage, il peignait des scènes religieuses, des paysages ou des natures mortes. »
Et, pourquoi ces tableaux représentant de nombreux masques ? La mère de l’artiste tenait une boutique de souvenirs et vendit toute sa vie des fleurs, des coquillages, des vases chinois et des masques. Ce fut pour le peintre une source d’inspiration. Mais, derrière ces masques se cache aussi une symbolique très forte :
« Si le masque joue un rôle mineur dans la peinture occidentale, il va tenir le premier rôle dans l’œuvre d’Ensor à partir de 1888, jusqu’à devenir sa marque de fabrique. C’est sa contribution la plus marquante à l’art moderne. L’ambiguïté du masque devient dans son œuvre un instrument pour démasquer la nature humaine. »
[1] Léon Spilliaert, autre peintre aimant Ostende, est associé à Ensor lors de cette exposition.
Podcast: Download