jeudi, décembre 26, 2024

« L’Or du ciel » de Gilles Laporte (Éditions a & H)

« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.

 Avant d’évoquer l’histoire développée dans « L’Or du ciel » de Gilles Laporte publié aux Éditions a&H, permettez-moi de vous en soumettre la présentation absolument sublime que, dans mes multiples lectures et écrits, je n’ai jamais imaginée :

« Une histoire hors du temps. Un livre rare ! Produit issu de la littérature biologique. Garanti sans huile de palme, sans OGM. Les ingrédients sont : langue française traditionnelle, ses sujets, verbes, compléments naturels et temps accordés selon les règles. Ponctuation sélectionnée conforme au code Drillon[1]. Mots tirés du dictionnaire de l’Académie française. Huile de neurones. Extrait de cœur humain et animal. Concentré d’émotions, sans sucres ni stupres ajoutés. Sans exhausteurs de goût artificiels, ni colorants et conservateurs partisans ou industriels. Sans intrants parisiens, ni compléments exotiques d’importation. Peut être consommé sans modération. »

Et l’histoire ? Pierrot, très jeunes orphelin de père et de mère, se forge une personnalité en solitaire et de manière autodidacte : « Il faut provoquer les choses pour les bien connaître, dit-il, les forcer, les bousculer pour qu’elles se livrent pleinement, les surmonter comme l’on surmonte le galop d’un cheval effrayé afin qu’elles vous acceptent comme maître, seul et vrai maître ! »

Parfois, contre une soupe, une tranche de lard, une chopine de vin rouge, il tient le pied du cheval chez le maréchal-ferrant, il bêche le potager d’un vieillard noué par le rhumatisme, charge du fumier sur un plateau pissant de jus merdeux, vide une fosse à lisier juste avant le débord.

Il vit, là-haut, dans la nature, au-dessus de la Vallée de la Moselle quand, un jour, il l’aperçoit. Fasciné, Pierrot s’avance, la danse des foins s’interrompt, la fille l’a aussi aperçu. Elle s’approche, face à lui, un long moment s’écoule dans le silence des regards échangés, quand retentit la voix du père, Adrien : « La Marie-Ange ! Viens-t-en par ici tout de suite ! »

Malgré les menaces, quand bien même ce père décide de marier sa fille à un autre pour un bout de vignoble, Pierrot et Marie-Ange se revoient avec passion.

Le dénouement de ce roman est bouleversant et Gilles Laporte, qui se proclame « Ouvrier des Lettres », touche les âmes et les consciences (pléonasme ?) lorsqu’il écrit :

« Le peuple qui chasse un humaniste ou qui tue un poète éprouve toujours après son crime le besoin de réparer (…) Mais, il arrive un moment où, les erreurs étant devenues trop nombreuses, trop dangereuses, les récupérations et manipulations trop évidentes, plus personne ne supporte même leur seule évocation. Alors, les responsables ferment les livres et s’assoient dessus. Le monde a toujours été victime des coupeurs de racines ! »

[1] Professeur de linguistique.

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