Les records de températures sont régulièrement battus dans nos pays tempérés comme un peu partout sur la planète. Les victimes de ce bouleversement se multiplient et les réfugiés climatiques sont dorénavant légion.
Face à ces dérèglements, certains états n’agissent pas ou trop peu, par incapacité à prendre des mesures, par absence de volonté ou par refus de voir la réalité des choses en face.
- Avec Antonin Laurent, volontaire « justice climatique » en service civique à la Fondation France Libertés.
Cette injustice climatique, les Etats-Unis ont déjà dû y répondre. Les associations ne restent pas inactives.
« Il y a une coalition qui se nomme Our Children Trust, composée de 21 enfants, qui ont porté plainte contre l’état fédéré des États-Unis. Ils ont remporté une première étape en cours fédérale. Ils vont bientôt avoir la deuxième instance en cour d’appel fédérale. C’est très encourageant, car on voit que les juges peuvent se substituer à l’inaction des politiques, surtout quand l’inaction des politiques est illégale du point de vue du droit des états et du droit international. »
Ces procédures juridiques pour dénoncer les injustices climatiques ne sont pas seulement l’apanage des pays dit développés. Les citoyens des pays en voie de développement ont recours à ces démarches.
« Le mouvement est parti des pays développés. Il y a eu des actions judiciaires en Belgique, en Suisse, aux Pays-Bas, aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande. Mais au Pakistan et en Inde, des acteurs locaux ont également saisi les juridictions sur ces questions-là. Un paysan au Pakistan a fait condamné le gouvernement pakistanais pour son inaction et la Cour suprême a enjoint l’État du Pakistan à agir davantage. En Inde, une fille de neuf ans, qui avait été victime des inondations dans sa région, a saisi les juridictions pour lutter contre le réchauffement climatique. »
La revue Science vient de publier une étude qui laisse apparaitre que, si les États-Unis ne font rien, le pays va s’appauvrir et les inégalités s’aggraver. Dans le même temps, Donald Trump a rompu l’élan de la Cop 21. Ces actions juridiques peuvent-elles forcer le président américain, et d’autres, à s’investir dans la lutte contre le changement climatique ?
« Je pense que, pour arriver à avancer sur cette question du réchauffement climatique, il faut vraiment utiliser toutes les formes d’actions politiques qui sont possibles. Il y a le plaidoyer. Il y a aussi des actions de désobéissance civile, comme toutes les mobilisations qui ont eu lieu contre le pipeline Keystone XL qui devait traverser l’ensemble des Etats-Unis. Barak Obama l’a abandonnée du fait des grandes mobilisations qui ont eu lieu à ce moment-là. Il y a la possibilité d’utiliser le droit et les juridictions pour contraindre les gouvernements à agir davantage. L’action contre le réchauffement climatique constitue un droit fondamental pour les citoyens, en particulier ceux qui sont menacés par le réchauffement climatique. Il y a des iles dans le Pacifique et dans l’océan indien qui sont menacés par la montée des eaux et qui sont amenées à disparaitre. On peut imaginer, un jour, que ces populations se retournent contre les principaux responsables, et notamment l’administration Trump, pour demander des comptes devant des juridictions internationales. »
Pour aller plus loin :
- La justice climatique s’invite dans les tribunaux
- Climat : des experts soulignent un risque de creusement des inégalités aux Etats-Unis
- Le changement climatique va faire exploser l’extrême pauvreté
- Climat : une étudiante attaque en justice le gouvernement néo-zélandais
- Pays-Bas : Urgenda fait condamner l’État néerlandais pour non-respect de ses engagements climatiques
- Trump relance les projets d’oléoducs Keystone XL et Dakota Access
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