Jean de Boschère (1878-1953), imagier rebelle des années vingt, c’est « l’histoire littéraire qui n’aime guère les figures inclassables ».
Écrivain, illustrateur, peintre, sculpteur, naturaliste, farouche provocateur et nomade, hanté par le suicide de sa sœur, défigurée par un bec-de-lièvre, s’est fait imagier pour opposer à la laideur des « identités meurtrières » la beauté de formes hybrides inédites.
Inutile de dire que l’exposition « La Beauté du Diable » qui se tient, jusqu’au 28 mai 2017, à la Bibliotheca Wittockiana à Bruxelles, ne pourra qu’intéresser les centaines de milliers de Français qui résident en Belgique ou qui la visitent.
Une exposition qui, au-delà de correspondances, d’extraits de livres et d’ouvrages souvent illustrés et dont les titres corroborent le thème générique, tels « Derniers poèmes de l’obscur », « Dolorine et les ombres », « Satan l’obscur », on découvre des peintures avec, par exemple, cet autoportrait de Jean de Boschère qui rappelle quelque peu l’ambiance énigmatique du « Nom de la Rose », des gravures, des dessins, des photos, des sculptures, telle celle, étrange, qui illustre la citation extraite du « Journal d’un Rebelle solitaire » : « La liberté est dans l’affirmation que le oui contient le non ».
Entre les derniers avatars du symbolisme et les audaces surréalistes, cette exposition propose « un véritable chaînon manquant de l’histoire du livre illustré ».
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