2017, année cruciale pour la planète et pour les peuples. La semaine dernière dans Monde Solidaire nous avons fait le point sur l’année 2016 qui s’est achevée notamment sur des perspectives sombres, avec l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche et les alertes répétées des scientifiques sur l’accélération du changement climatique.
En France 2017 c’est aussi l’année de la présidentielle. Et une année de combat pour la Fondation France Libertés.
- Avec Emmanuel Poilane, le directeur de la Fondation France Libertés.
Commençons par cette présidentielle française. On a vu que la primaire de la droite n’a pas vraiment abordé la question écologique .On va voir ce qu’il en sera lors de la primaire de la gauche. Mais pour l’instant, on constate que l’avenir de la planète n’est pas vraiment mise en avant. Les Français doivent se saisir de cette thématique ?
« Tout dépendra de ce qui émergera de la primaire de la gauche. On a des candidats qui sont tout de même très portés sur cette question de la lutte contre le changement climatique. Jean-Luc Mélenchon, pour le Front de gauche, est dans une dynamique de dire, on ne peut plus penser l’évolution économique sans l’évolution écologique. C’est important. C’est un espace politique qui était plutôt productiviste. Aujourd’hui, il est clairement écolo-compatible. On verra comment cela va émerger dans la campagne.
Le fait que EELV ait fait le choix d’avoir un vrai candidat avec Yannick Jadot, cela peut permettre de faire entendre cette réalité de la lutte contre le changement climatique qui ne sont pas mis en œuvre. Le dernier rapport de la Cour des comptes a expliqué que la France avait mis en œuvre plus de financements climaticides que de financements en accord avec l’Accord de Paris.
Enfin, Benoit Hamon fait un travail très important pour placer toute sa politique en étant compatible avec le changement climatique. On a plus de chance d’avoir des candidats à gauche qui sont dans cette ambition-là. Reste à savoir comment les Français réagiront et s’ils peuvent avoir une réelle prise de conscience de l’importance qu’aura ce sujet pour les dix à vingt années qui arrivent. »
Environnement, climat, droit des peuples, droit à l’eau. France Libertés est sur beaucoup de fronts. Quels sont les attentes, les espoirs, les combats à mener, les résistances à faire valoir pour la Fondation pour cette année ?
« Comme depuis 30 ans, mais encore plus aujourd’hui, la Fondation se place dans une dynamique de résistance. On va continuer à aider et promouvoir les idées des peuples autochtones qui sont mis en danger par notre mode de civilisation. En entendant ces paroles de ces peuples, on pourra comprendre qu’il faut, nous, changer et trouver des modes plus adaptés pour être en équilibre avec notre environnement. On va continuer notre bataille sur le droit à l’eau. Malheureusement les multinationales continuent de couper l’eau et de mettre en œuvre des réductions de débit. La violence qui se construit dans notre pays est aussi faite des violences faites par ces entreprises auprès des citoyens. Je n’ai aucune envie de voir arriver Marine Le Pen à la présidence en mai prochain. Donc, j’appelle les multinationales à comprendre que leurs actions, leurs modes de fonctionnements économiques violents, amènent à plus d’électeurs vers Maine Le Pen. Il faut qu’elles en aient conscience. On va continuer notre bagarre. On espère qu’à un moment ou à un autre, Veolia et la Saur entendront raison sur ce sujet-là. Et on va porter nos messages sur la lutte nécessaire contre le changement climatique avec l’ambition de creuser la problématique de la justice climatique. Il s’agit de poser des ultimatums à nos Etats et aux multinationales pour que les décisions qu’ils prennent soient bien compatibles avec la lutte contre le changement climatique. On ne peut plus se permettre d’avoir des politiques ou des décisions économiques qui nous emmène vers le gouffre du changement climatique. »
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