Les chroniques « Ardennes françaises mystérieuses, sacrées et insolites » sont inspirées de l’ouvrage et d’émissions de Pierre Guelff aux Éditions Jourdan, à la RTBF et TV5 Monde « Ardennes Mystérieuses, Insolites et Sacrées ». Musique du générique : « Le Réveil ardennais. »(youtube)
Dès le début de la présenté série, j’ai évoqué Revin et son industrie (fonderie Nestor Martin devenue Arthur Martin, puis Ardam-Electrolux…), mais la cité ardennaise a maints atouts que les autorités « touristiques » de Revin présentent sous quatre aspects :
- En ressentant l’histoire au détour de ses ruelles, nombreuses dans le Vieux Revin. Les unes mènent le visiteur au Quai des Bateliers et à ses maisons à pans de bois. Les autres, à l’église des Dominicains (XVIIIe siècle) et à son ancien couvent…
- En parcourant la forêt ardennaise car Revin, cité entrelacée dans une double boucle de la Meuse, est entourée par la nature et offre de nombreuses activités : promenades, joggings, randonnées, vtt, canoë, pêche, parapente… L’escalade du Mont Malgré Tout (417 m) mène à un point de vue (La Faligeotte), aux belvédères du Rocher des Minches…
George Sand s’inspira de ce lieu et écrivit à son fils Maurice : « Je viens de voir un pays admirable, les vraies Ardennes, sans beaux arbres mais avec des hauteurs et des rochers ». L’écrivaine évoqua aussi « la Meuse charmante, unie et navigable », « les beaux rochers appelés Dames de Meuse » (voir Laifour)
- En visitant la Maison Espagnole au Quai Edgar Quinet le Musée du Vieux Revin (et l’Office du Tourisme), le Parc Rocheteau, le Monument des Manises… Le Calvaire du Maquis des Manises perpétue un fait dramatique s’étant déroulé durant la Seconde Guerre mondiale, là où s’organisait la résistance à l’ennemi. Près de 300 hommes (beaucoup de jeunes) y furent repérés par les troupes allemandes, dont les tristement célèbres SS. Quelque 105 maquisards furent capturés, torturés, exécutés dans les bois du « Père des Chênes ». Cet endroit est devenu un incontestable lieu de mémoire et de recueillement. Comme d’autres sites des Ardennes, d’ailleurs, pensons à Thilay et à sa filière d’évasion vers l’Angleterre.
Chemins de la Liberté
Au cœur de cette vallée creusée par la Semoy, non loin des Hautes-Rivières, des centaines de personnes transitèrent par la maison des Fontaine sur laquelle est apposé un écrit « afin de ne pas oublier » : « Tous les chemins qui mènent à cette demeure sont les chemins de la Liberté. Louis et Marguerite FONTAINE, leurs enfants, pendant la Seconde Guerre Mondiale ont, par leur courage et leur idéal patriotique, lutté contre l’oppression et la tyrannie. Que leur volonté, leur dignité et leur humilité restent à jamais un exemple pour tous les Jeunes du Peuple de France. Sachez vous arrêter un petit instant et, par votre recueillement, rendez hommage à ces grandes figures de la résistance Ardennaise et à tous leurs compagnons de lutte. »
Mais, revenons-en à Revin : pourquoi y évoque-t-on des maisons « espagnoles » ? À dire vrai, ces maisons ne ressemblent en rien aux typiques demeures ibères, mais elles datent généralement des XVIe et XVIIe siècles, époque où la cité de Revin était placée sous le statut spécial dit de neutralité (fort relative) entre la France et les Pays-Bas espagnols.
- En découvrant des histoires d’industries célèbres, des histoires d’hommes de labeur… qui sont liées à la Meuse et à la forêt.
- En devenant gastronome après avoir imaginé « mille et une saveurs ardennaises » sucrées ou salées. Alors, les papilles se régaleront, de bayenne dit le « plat du pauvre » (pommes de terre avec leur peau coupées en deux, cuites dans une cocotte en fonte sans matière grasse mais avec du sel, du poivre, des oignons, de l’ail, du thym, des échalotes…), boudin, tarte au sucre, gâteau mollet et autres…
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