L’Europe pensait ratifier avec le Canada un accord commercial que « Fréquence Terre » dénonçait, ici même, dès le mois de mai 2015, au même titre que le TTIP, autre accord commercial, mais avec les États-Unis, cette fois.
C’était sans compter avec le courage, malgré les pressions à peine voilées, du gouvernement wallon, visiblement très soutenu par les citoyens, selon les réseaux sociaux, gouvernement régional qui le refuse catégoriquement au titre, je simplifie, de la défense de la démocratie et du citoyen face aux lobbys des multinationales et de certains politiques.
Pour le ministre-président, Paul Magnette[1], « le processus démocratique mis en place en Wallonie est inédit ». C’est le moins qu’on puisse dire, tant les débats furent nombreux et d’une haute tenue à cette assemblée, ce que ne peuvent pas avancer les autres pays européens, semble-t-il.
Et Paul Magnette d’expliquer encore : « Ce processus est incompatible avec le calendrier imposé, il faut le changer, comme la méthode de travail. Des difficultés substantielles persistent, notamment sur le mécanisme d’arbitrage. »
Je rappelle qu’il est question dans le CETA de tribunaux privés chapeautés par des multinationales, par exemple !
C’est donc clair et net, sans le feu vert de la Wallonie, c’est-à-dire de la Belgique juridiquement et constitutionnellement obligée de tenir compte d’elle, le CETA ne sera pas signé en cette fin d’octobre 2016.
Ce refus n’est certes pas définitif, mais il ouvre la porte à de nouveaux pourparlers initiés par une région qui, de la sorte, donne une fameuse leçon de démocratie. Qu’en pense-t-on à Paris et dans les autres capitales européennes ?
[1] Source : « Le Soir » du 19 octobre 2016, ainsi que la photo.
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http://www.lesoir.be/1346826/article/economie/2016-10-19/ceta-une-decision-d-ici-vendredi-rien-n-est-impossible-dit-magnette