Les chroniques « Ardennes françaises mystérieuses, sacrées et insolites » sont inspirées de l’ouvrage et d’émissions de Pierre Guelff aux Éditions Jourdan, à la RTBF et TV5 Monde « Ardennes Mystérieuses, Insolites et Sacrées ». Musique du générique : « Le Réveil ardennais. »(youtube)
Au micro de Philippe Delmelle, animateur à VivaCité (RTBF-Radio), j’ai évoqué Fumay. Voici cette chronique :
– Et, revoici Pierre Guelff, auteur aux Éditions Jourdan, qui, chaque mardi de l’été, nous raconte une histoire étrange, une légende fantastique… Après le grisou au Pays de Charleroi, les nuits au clair de lune de Châtelet et de Godarville, il sera question d’une statue qui marche toute seule… Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?
– Puisque les nombreux auditeurs de VivaCité se comptent même au-delà de nos frontières, j’ai été faire un tour au Pays de Fumay, pas très éloigné des terres de Toine Culot, le célèbre personnage ardennais d’Arthur Masson et, ô surprise, on m’a raconté l’histoire fantastique d’une statue qui marche toute seule. Et, à y regarder de près, elle ne faisait pas que marcher.
– Racontez-nous ça !
– Tout d’abord, je vais situer le cadre de cette légende, car il s’agit bien d’une légende qui, cependant, a encore pas mal de retombées. Fumay est une ville frontalière de la Belgique de quelque 4 000 habitants, située dans les Ardennes. Naguère, elle fut prospère pour ses ardoises et célèbre par saint Materne, un moine évangélisateur qui, au VIe siècle, y aurait tué un terrifiant serpent qui terrorisait toute la région.
– Et cette statue ?
– Un peu à l’écart du centre de Fumay, il faut se rendre à la chapelle de Notre Dame de Divers Monts, un endroit très symbolique où, justement, saint Materne aurait œuvré. Et, là, on vous racontera l’histoire de cette statue.
– Allez, Pierre, ne faites pas durer le suspense…
– Encore quelques précisions, voulez-vous ? Ce lieu serait le berceau, si j’ose dire, de Fumay, même le siège de la corporation des Ardoisiers y était établi, des moines y avaient aussi érigé un couvent qui fut détruit après la Révolution française afin d’en revendre les pierres. Néanmoins, une chapelle y fut reconstruite en 1802, restaurée après la Première Guerre mondiale, et la statue de la Vierge qui y trônait était l’objet d’un intense culte. À partir d’un certain moment, elle fut promenée chaque année du site à l’église paroissiale, où elle demeurait du Lundi de la Pentecôte à l’Assomption, c’est-à-dire le 15 août, puis était retournée à la chapelle. Et cette tradition perdure depuis des décennies !
– Ce transfert et ce séjour sont-ils liés à la légende que vous allez nous raconter ?
– Effectivement ! Je vous la livre sans en modifier un mot : « Un jour, qu’on l’avait oubliée dans l’église de Fumay, la Vierge fut prise d’une grande tristesse. La nuit venue, envahie par la nostalgie du couvent, elle descendit de son piédestal bien décidée à regagner seule la chapelle. Elle fit le chemin à pied, sous la pluie, mouillée et souillée par la boue. Elle décida alors de se laver dans le petit ruisseau qui coule au pied des rochers de Divers-Monts afin de rentrer resplendissante dans son sanctuaire. Depuis cette époque, l’eau du ruisseau est réputée miraculeuse et aurait la propriété de guérir maintes maladies, celles des yeux, par exemple. »
L’histoire de Fumay est aussi marquée par d’autres personnages d’envergure, tel Pépin le Bref qui céda ses terres (et celles de Revin et Fépin) à l’Abbaye de Prüm (Ardennes allemandes).
Outre des sites naturels et des points de vue (Roche de l’Uf, Risque-Tout, Relais…), d’agréables chemins de halage, un port fluvial, la place du Baty, des tilleuls tricentenaires, le château des comtes de Bryas, il y a, encore, les chapelles Sainte-Barbe et Saint-Roch.
Au sujet de cette dernière (construite en 1662 en remerciement de la protection apportée à la cité face au fléau de la peste), une légende était bien ancrée dans les traditions : un clou de la porte d’entrée était embrassé par les femmes afin qu’elles puissent trouver mari dans l’année, sans quoi elles devraient attendre sept années, c’est-à-dire la durée du
service militaire à l’époque, paraît-il !
Et puis, nec plus ultra pour les adeptes des sensations fortes, le « Parc Terre Altitude » appartenant à la communauté de communes « Ardennes – Rives de Meuse » propose un vol (couché !) au-dessus du fleuve à 130 km/h avec la tyrolienne le « Fantasticâble » !
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