mardi, novembre 26, 2024

Ardennes françaises mystérieuses (18/61) : ÉCORDAL : Statue parlante, 13 et alchimie

3Les chroniques « Ardennes françaises mystérieuses, sacrées et insolites » sont inspirées de l’ouvrage et d’émissions de Pierre Guelff aux Éditions Jourdan, à la RTBF et TV5 Monde « Ardennes Mystérieuses, Insolites et Sacrées ». Musique du générique : « Le Réveil ardennais. »(youtube)

 

Quatre légendes pour le prix d’une dans cette commune de quelque 300 habitants !

 

Sabbats et Apocalypse

 

  1. Dans les bois d’Écordal, une statue de pierre représentant un saint « inconnu » était vénérée. Un jour, un étranger à la région jeta son dévolu sur une fille du pays. Elle l’emmena devant la statue et demanda au saint s’il approuvait la future union. La réponse fusa : « Non ! ».

Le garçon s’éclipsa aussitôt et on apprit qu’il s’agissait d’un voyou qui faisait beaucoup de ravages dans la vallée mosane.

 

  1. En pleine nuit d’été et lorsque la lune brillait, une sorte de brouillard s’élevait d’un pré (Jacques ?) d’Écordal et enveloppait le passant. Alors, celui-ci voyait sa silhouette. S’il s’arrêtait, elle s’arrêtait, s’il marchait, elle marchait, s’il se courbait, elle se courbait…

 

  1. Dans un autre pré (Jean-Leroy ?), l’herbe était toujours verte, quelle que soit la saison et formait un cercle de treize mètres de diamètre. C’était le signe du sabbat, paraît-il.

 

À dire vrai, le nombre treize possède bien d’autres « symboles » : dès l’Antiquité, il est considéré comme de mauvais augure. À la Cène, les convives étaient treize à table, la Kabbale dénombra treize esprits malfaisants, le treizième chapitre de l’Apocalypse est celui de l’Antéchrist et du Malin…

Néanmoins, durant l’Antiquité il était aussi question que le treizième membre d’un groupe était considéré comme puissant, à l’instar de Zeus, alors que la Mort, treizième arcane majeure du Tarot signifie un recommencement…

 

  1. L’armée du roi Henri IV serait venue détruire le château de Momby le jour du mariage de la fille du châtelain et n’aurait pas hésité à incendier

 

toutes les fermes des environs. Seul un bouc (« saint et divin pour certains, satanique pour d’autres ») parvint à s’enfuir de l’immense brasier. Depuis cette époque de la Guerre de religion, il paraît que le bouc danse sur un air de violon joué au milieu du bois par un musicien totalement invisible. Totalement ?

« Quand apparaissent le brouillard et la nuit, ceux qui apercevaient l’animal s’enfuyaient et étaient retrouvés noyés dans des marais. »

 

Alchimie de couleurs

 

Ce qui est certain, à côté de ces légendes, c’est qu’à Écordal se situe le dernier « Moulin à Couleurs ».

« Depuis 150 ans, les techniques utilisées pour fabriquer des pigments naturels n’ont pas changé », selon le quotidien L’Union-L’Ardennais.

 

On extrait de la terre dans des carrières de crêtes régionales, on la chauffe durant une dizaine d’heures, elle devient rouge puis, par la magie de variations de températures et l’ajout d’autres terres, on obtient une palette de 85 teintes. « Pénétrer dans cette fabrique est un voyage au pays des couleurs. »

 

Particularités signalées par le journal régional d’information : les pigments d’Écordal colorent des appâts de pêche aux plus grandes marques de cosmétiques, tout en étant utilisés sur un plan artistique (rénovation du Château de Versailles, des fresques de la Villa Demoiselle à Reims, du Château de Sedan, de vitraux…), décors de films, coloration de savons, parfums, maquillages, peinture à l’eau, à l’huile, cire, gélatine, béton teinté, pavés colorés, enduits de façades…

Cette entreprise serait donc la dernière fabrique de terres colorantes naturelles en France.

 

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Rénovation ardennaise au Château de Versailles.

 

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