Au siècle dernier, on voyageait différemment. Pas de valises dures qu’on emballait par précaution à l’aéroport. On ne réservait pas son billet d’avion sur Internet. On ne choisissait pas son siège. Pas de foules interminables devant les comptoirs d’enregistrement. Avec les mêmes valises. Les mêmes vêtements. Les charters, c’était pour les routards. Pas pour les touristes prêts à s’installer comme chez eux pendant quelques semaines. Comme chez eux. Avec parfois des exigences choquantes. J’ai demandé une vue sur la mer et je ne la vois pas, un arbre la cache. Vous pouvez le couper ? On le coupe. Les journées sont occupées, réglées, millimétrées. Surtout, surtout ne pas s’ennuyer. Alors on anime, on anime. Jeux apéro, aquagym, soirées en blanc, en bleu et peut-être même en rouge. On pourrait faire ça partout. On le fait partout.
On mange les mêmes œufs brouillés aux mêmes buffets chaque matin dans tous les hôtels, des Canaries en Thaïlande, de la République dominicaine à l’Egypte. On boit le même café, on goûte aux mêmes plats. Vaste cantine universelle.
C’est vrai, c’était mieux avant. Pour vous aussi, sinon vous ne m’écouteriez pas. On prenait un sac à dos, qui revenait couvert de poussière de nos périples. Parfois, on achetait des écussons avec le nom des lieux traversés. On les cousait fièrement. Ca faisait encore plus baroudeur.
On dormait dans les grottes de Matala avec les derniers vrais hippies. On traversait l’Italie en train avec de vieilles femmes vêtues de noir. On mangeait de la langouste sur le petit port de Hurghada. Si si, je vous assure, Hurghada a été un beau petit port de pêche. Bref, on faisait pas un pays, on demandait pas une assurance pour avoir du soleil à tout prix. Non. On visitait, on découvrait. On aimait. Ou pas. Piments, odeurs, paysages incroyables, tout était une fête.
Alors quoi ? On est au XXI e siècle et tout ça, c’est loin ? Pas sûr. Dans mes chroniques, je vais vous emmener là où vous ne croyiez plus possible d’aller sans tomber sur un complexe hôtelier, des plages privées, des piscines à dix mètres de la mer. Trouver un petit endroit sympa, en France comme ailleurs, je vous jure que c’est possible. On fait quelques pas de plus, on marche hors des sentiers battus, et c’est presque l’aventure. N’ayez peur de rien. On y va ?
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