samedi, novembre 23, 2024

Pérou : une catastrophe pétrolière touche l’Amazonie

C’est une catastrophe pétrolière qu’est en train de vivre le Nord du Pérou. Par deux fois depuis le début de l’année, un oléoduc s’est rompu. Résultat : l’équivalent de plus de 3000 barils de pétrole se déverse dans une zone particulièrement riche en faune et en flore. Avec des dommages environnementaux et humains considérables.

Plus de 8000 habitants sont directement touchés par cette catastrophe.

« Cette catastrophe s’est produite dans le nord du Pérou, assez proche de la frontière avec l’Equateur, au cœur de l’Amazonie péruvienne. L’oléoduc Norperuano , d’où provient la fuite, traverse tout le nord du Pérou sur 854 km, du cœur de l’Amazonie jusqu’au Pacifique. Il traverse de nombreuses régions dont Loreto et Amazonas qui sont les deux régions touchées. Il y a eu deux fuites à deux lieux différents. … La première le 25 janvier dans le district Imaza (Amazonas). La deuxième, le 3 février, dans le district de Morona (Loreto) qui couvre un tiers du territoire péruvien. »

Les régions touchées ont une biodiversité exceptionnelle. Les dommages de cette marée noire sur l’environnement sont considérables.

« En tout ce sont 3000 barils de pétrole qui se sont déversés. On estime que plus de 10.000 mètres carrés ont été recouverts par du pétrole et affectés par cette pollution. C’est une région qui a une importante biodiversité. On se situe non loin d’une zone protégée, celle de Santiago Comaina, créée en 2000. Cette région pourrait être la plus riche en faune du pays. On y découvre régulièrement des espèces que l’on ne connaissait pas. La flore est aussi très importante, avec énormément d’orchidées notamment. Ce sont des dommages sur l’environnement considérables, d’autant plus que les affluents de la rivière Marañón, rivière principale de la région qui se jette dans l’Amazone, ont été touchés. »

Des dégâts importants sont aussi à déplorer sur les populations.

« Du fait que cette rivière ait été touchée, le pétrole se répand d’avantage. Le nombre de gens affectés est donc plus important. On compte à peu près 8000 personnes affectées dans cette région, où la démographie est assez faible. Les premiers effets concernent la santé, puisque beaucoup de gens ont été en contact direct avec le pétrole brut. Ce contact direct par l’inhalation de benzène notamment va poser des problèmes au niveau de la peau, des yeux, et des problèmes respiratoires entrainant des maladies qui peuvent être très graves. L’inhalation de benzène est également source de cancer. Il faut noter aussi que l’eau est contaminée. Ces populations n’ont pas accès à l’eau potable en dehors des points naturels dans la rivière. Les exploitations de cacao sont également touchées. Cela remet en cause leur agriculture pour vivre. La pêche est devenue impossible. Et l’eau est inutilisable pour irriguer les cultures. Cela pose énormément de problèmes quant à la subsistance des populations sur place, qui se retrouvent dans une situation critique pour survivre. »

© www.actualidadambiental.pe
© www.actualidadambiental.pe

Face à cette catastrophe, La compagnie pétrolière fait-elle tout ce qu’il faut pour dépolluer ? Y met-t-elle les moyens ?

« La réponse à la crise devrait être double.  Il faudrait répondre d’abord à l’urgence, c’est-à-dire fournir aux populations de l’eau potable et de la nourriture en quantité suffisante et le temps qu’il faudra pour qu’elles retrouvent leur moyens de subsistance naturels. Il faudrait ensuite accompagner sur le plan médical toutes les personnes qui ont été exposées et qui présentent des symptômes d’intoxication. Enfin il faut nettoyer la zone le plus vite possible pour évacuer le plus gros du pétrole pour éviter qu’il se répande d’avantage en mettant des barrages. On sait qu’il faudra plus d’un an pour que la zone soit de nouveau propre.

Par rapport à ces points cruciaux, l’entreprise a mis énormément de temps à répondre. Pour ce qui est des vivres et de l’assistance médicale, les autorités d’Amazonas n’ont reçu de l’aide que début mars, soit un mois après le début de la catastrophe. La commission des peuples indigènes du Congrès a dénoncé ce retard. Pas une goutte d’eau n’a été envoyée aux populations en un mois. Une aide tardive arrive, mais pas partout. Des communautés se sont plaintes de n’avoir rien reçu quand d’autres avaient reçu quelques aides. »

Pour cette phase de dépollution, des enfants ont été mis à contribution pour nettoyer

« La compagnie a changé de versions sur ce point. Le 14 février, le président du groupe PetroPerú indiquait dans un journal avoir donné des directives pour ne pas employer d’enfants pour le nettoyage. Mais, après que des photos aient été publiées, il a changé de version, reconnaissant que des enfants avaient bien étés employés mais qu’il n’y était pour rien, et qu’il condamnait ces pratiques. Pour contrer le scandale de ces enfants qui ont présentés des symptômes d’intoxication, l’entreprise a pris en charge un de ces enfants pour l’hospitaliser dans une clinique de Lima. Peut-être qu’une enquête approfondie sera menées pour déterminer les responsabilités de l’entreprise. »

  • Et cette responsabilité de PetroPerú, la compagnie pétrolière, est clairement montrée du doigt. Nous verrons la semaine prochaine que cette catastrophe aurait pu être évitée.
[youtube]https://youtu.be/DoFJiayZ2CM[/youtube]

Pour aller plus loin :

 

[youtube]https://youtu.be/mAWU2PEQUog[/youtube]

 

 

2 Commentaires

  1. Bonjour est il possible de partir là bas pour aider à dépolluer,pourriez-vous me fournir un numéro de téléphone de quelqu’un qui s’occupe de gérer cela,ce n’est pas une blague j’ai vraiment envie de partir là bas pour Aider ces populations par avance merci.

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