« Quand la nuit porte conseil » : citations, proverbes, paroles de vie, coutumes, légendes, croyances populaires du monde entier… proposés par Pierre Guelff.
Je pensais que plus rien, ou pas grand-chose de « grave » (comme on dit à présent), pouvait m’étonner dans ma longue et éclectique carrière professionnelle. Après le travail en usine de ma jeunesse suivi de l’enseignement technique, ensuite avec mon orientation vers ma passion, le journalisme (radio-tv) et l’écriture, j’étais assez persuadé qu’à l’exception de l’évolution technologique (de la machine à écrire à l’ordinateur, par exemple), l’homme resterait toujours aux commandes de cette information pluridisciplinaire et multimédia tellement indispensable en démocratie et que nous devons défendre avec force contre la « pensée unique », signe évident d’un régime dictatorial.
Eh bien ! Fin 2015, outre une ambiance plombée par les événements tragiques qui endeuillent de plus en plus la planète, certains technocrates et décideurs (probablement issus de la Finance et non de la Presse) ont décidé qu’il en serait autrement. Ainsi, j’ai lu dans « Le Soir » un long article, que je résume : « Les robots arrivent dans les rédactions. Ils pourraient générer 90% des informations d’ici la moitié des années 2020. Au « Monde », ça a déjà commencé, « Radio France », « L’Express » et « Le Parisien » sont intéressés pour 2016. »
– Avec quelques (rares) confrères, je dois être un survivant du journalisme dit d’investigation ! » me suis-je dit en attendant les réactions courroucées qui ne devaient pas manquer de tomber de la part de la profession. (Photo : Éditions Jourdan)
Néanmoins, avec stupeur et tremblement (!), j’ai constaté qu’un an auparavant, les robots de l’Associated Press (États-Unis) avaient déjà écrit leurs premiers articles et, de lire ce commentaire : « L’évolution technologique que nous vivons, à condition qu’elle se mette réellement au service de l’homme (non l’inverse !) est passionnante. »
Une question fondamentale se pose à présent : ces logiciels de la Presse utilisant des algorithmes vont-ils supplanter la pensée humaine ? Ma réponse vient de Victor Hugo : « Car le mot, qu’on le sache, est un être vivant. La main du songeur vibre et tremble en l’écrivant. »[1]
Sources : « France, Belgique, Ardennes Mystérieuses », « Mémoires d’un journaliste révolté »… de Pierre Guelff aux Éditions Jourdan, « Le Soir », 19 décembre 2015. http://www.editionsjourdan.com/index.php
[1] Victor Hugo : Extrait de « Les Contemplations »
Musique de Michaël Mathy
https://www.facebook.com/michael.mathy?fref=ts
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