Les chroniques « Ardennes françaises mystérieuses, sacrées et insolites » sont inspirées de l’ouvrage et d’émissions de Pierre Guelff aux Éditions Jourdan, à la RTBF et TV5 Monde « Ardennes Mystérieuses, Insolites et Sacrées ». Musique du générique : « Le Réveil ardennais. »(youtube)
Au cœur de la Thiérache ardennaise, le village d’Aouste tiendrait son nom de la ville italienne Aosta (Aoste), mais l’essentiel est que dans cette entité de quelque 200 âmes, on découvre une impressionnante église fortifiée. Quelles étaient les raisons de ce genre de construction ?
Les premières furent édifiées au IXe siècle et, généralement, elles étaient adaptées à la topographie des lieux, avaient une structure défensive pour faire face aux guerriers, pillards, envahisseurs…, surplombaient les environs et servaient aussi de postes d’observation, étaient placées au bout d’une montée entourées d’habitations formant une sorte de rempart circulaire ou rectangulaire, de très étroites ruelles (faciles à surveiller) permettaient seulement leur accès.
En Thiérache ardennaise, on relève huit églises fortifiées (source : Wikipédia) : Aouste, Chilly, Dommery, Fraillicourt, Laval-Morency, Rocquigny, Signy-le-Petit et Sormonne.
Dans les Ardennes, il y a aussi des églises fortifiées à Autruche, Brieulles-sur-Bar, Chevreuges, Monthermé, Saint-Juvin, Tannay, Vendresse, Verpel, Vivier-au-Court…
D’autres régions accueillent ces puissants édifices sacrés ou qui y sont assimilés : à Carcassonne, Narbonne, Béziers (Languedoc-Roussillon), Trémolat (Dordogne), Saint-Brieuc (Bretagne), Cognac (Poitou-Charentes), Île de Ré (Charente-Maritime), Saintes-Marie-de-la-Mer (Bouches-du-Rhône)…, alors qu’à Paunat (Dordogne), par exemple, l’église millénaire est colossale avec son imposant clocher-donjon à deux étages, sa maçonnerie massive… : « Une église aux allures de forteresse », selon un historien.
Pour en revenir à l’église d’Aouste (dédiée à saint Rémi), sa tour-donjon, une sorte de beffroi, servait de refuge en cas d’alerte (« Seul édifice en pierres blanches à avoir été construit en vue du refuge des populations », selon le site Gralon, annuaire touristique et culturel). Un four, un puits (aujourd’hui muré) et une cheminée permettaient de tenir un siège, paraît-il. Outre son portal gothique, l’édifice était muni de canonnières, créneaux, meurtrières, mâchicoulis, les murs faisant un mètre d’épaisseur !
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